La jeunesse s’engage pour une prise de position véritable sur la gestion des affaires publiques

12 févr. 2025

FORUM JEUNE ET CITOYEN

Dans le cadre des manifestations organisées en prélude à la célébration de la 59è édition de la Fête Nationale de la Jeunesse, l’Ong Un Monde Avenir a organisé le 10 février 2025 à Douala, la 7è édition du Forum National Jeune et Citoyen qui a rassemblé les jeunes et leaders d’associations et des partis politiques venant des dix régions, sous le thème : « Gouvernance inclusive et participation citoyenne ».

Présidée par le Gouverneur de la région du Littoral, représenté par le Chef des affaires économique, Gabriel Dimani Balla qu’accompagnait le Délégué Régional de la Jeunesse et de l’Education Civique du Littoral, Terrestra Nang ; l’Antenne Elecam du Wouri représenté par la Cheffe d’Antenne départementale Elecam du Wouri, la 7è édition du Forum Jeune et Citoyen a été consacrée au renforcement de l’engagement des jeunes pour une prise de position véritable sur la gestion des affaires publiques. Ce qui justifie le thème retenu pour cette édition, intitulé : « Gouvernance inclusive et participation citoyenne ». Ce thème posait le problème de la faible implication de toutes les couches sociales à savoir les femmes, les personnes handicapées et les déplacées internes, dans la gouvernance démocratique. « Un thème évocateur preuve de l'importance accordée à la jeunesse dans notre pays. Cette jeunesse considérée comme moteur de développement national, comme l'âme de notre société », a reconnu Gabriel Dimani Balla, le représentant du Gouverneur de la région du Littoral.

Autrement dit, la problématique était de savoir comment construire une gouvernance inclusive et assurer la pleine participation des jeunes (garçons, femmes et handicapés) aux instances de prise de décisions ? Pour adresser cette problématique, le panel était constitué de Mme Dr Marcelle Simo, Sociologue et Membre de la Sous-commission Communication du Comité Centrale du RDPC ; Christian Njock Nkongo, Secrétaire National aux Affaires Politiques du PCRN. Sous la modération de la journaliste Albertine Bitjaga, ils ont de manière contradictoire, chacun, partager avec les participants, leur stratégie pour la construction d’une gouvernance inclusive afin d’assurer la pleine participation des jeunes aux instances de prise de décision. Pour le jeune cadre du PCRN, la gouvernance actuelle est loin d’être inclusive et incitative à la participation des jeunes. En réplique, la jeune militante engagée du RDPC a essayé de soutenir qu’il existe plusieurs mécanismes d’inclusion des jeunes que le gouvernement a mis en place. Ils seront départagés par Ernest Yene, Consultant en développement local et Animateur socio-éducatif qui a présenté l’état des lieux des politiques publiques actuelles en lien avec la gouvernance inclusive assortis des exemples concrets.

La gestion publique n’est pas du tout inclusive

Tout en reconnaissant qu’il existe des lois nationales et des instruments internationaux qui montre la volonté d’impulser des politiques publiques, il relèvera toutefois que leurs mécanismes portent les germes de leur inefficacité pour les rendre inclusive et surtout en assurant la participation des jeunes et des handicapés à la gestion des affaires publiques. Si l’Onu et l’Union Africaine définissent les jeunes comme étant des personnes âgées de 15 à 35 ans, il revient des derniers chiffres de l’Institut National de la Statistique (INS) que plus de 60% population du Cameroun à moins de 25 ans, la population de moins de 15 ans représente 42,5% de l’ensemble de la population. Dans cette population, les femmes représentent plus de 50%. Pourtant, il n’y a que 61 femmes députés sur 180 et 35 femmes Maires sur 360. On peut aussi constater que la décentralisation piétine, le transfert des compétences n’a toujours franchi le cap de 15% et que les Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD) sont loin de fonctionner de manière autonome. Tous les ingrédients sont réunis pour entretenir des relations conflictogènes entre elles.

Il va arriver à la conclusion que le Cameroun peine encore à rendre sa gouvernance véritablement transparente. Et le cadre juridique n’est pas favorable à la participation politique massive des jeunes dont l’âge électoral est fixé à 21 ans or la responsabilité civile est de 18 ans. Ce qui se traduit par la faible présence voire la quasi-absence des jeunes, des femmes et des personnes handicapées dans les instances de prise de décisions tant au niveau local que national. Ce qui appelle à une urgence de la réforme du système électoral, afin d’avoir des lois électorales consensuelles pour des élections justes, libres et transparentes appelées de leurs vœux par toutes les parties. « Cette année est une année électorale au Cameroun et surtout conscient du fait que les périodes électorales sont considérées comme des périodes de tension sociale, je souhaite que votre responsabilité fasse de vous des acteurs de premier ordre dans le processus électoral, dans la préservation de la paix et de la cohésion nationale très chères au Président de la République, SE Paul Biya », a indiqué Gabriel Dimani Balla, le Conseiller aux affaires économiques des Services du Gouverneur du Littoral.

Prendre la place que la SND 30 lui réserve

C’est pourquoi, les leaders Hilaire Dzippan du MP, et Cabral Libii qui ont intervenu respectivement en présentielle et en ligne ont comme tous les autres intervenants, invité les jeunes et leaders des associations participants à ce Forum de s’investir à l’inscription massive sur les listes électorales de leurs camarades et d’aller voter pour transformer leur poids démographique en force électorale afin de faire des choix éclairés et rationnels exempt de toute forme de manipulation. « Il est question de faire prendre conscience aux jeunes de leur responsabilité afin qu’aux élections à venir, tous, nous devrons élire les personnes en capacité de porter la gouvernance de notre pays dans la prochaine mandature », soulignera Philippe Nanga, Coordonnateur de l’Ong Un Monde Avenir. Preuve que pour l’Ong 1MA, l’importance est de semer la graine de citoyenneté, de patriotisme et de participation pour la consolidation de la paix, la sécurité, pour le développement et la bonne gouvernance. « Ne faites pas ce que nous reprochons aux adultes d’aujourd’hui. Vous voulez corrigez la société soyez solidaire et développez votre réseau. Nous ne pouvons pas bâtir l’avenir des jeunes parce que nous ne savons pas de quoi demain sera fait, mais nous pouvons bâtir les jeunes qui peuvent affronter leur avenir », a consillé Terrestra Nang, le Délégué Régional de la Jeunesse et de l’Education Civique du Littoral.

Dans la déclaration, issue des travaux en atelier, ayant sanctionné cette 7è édition du Forum Jeune et Citoyen, la centaine des participants ont pris l’engagement de rendre concret les leçons tirées en se positionnant comme acteur principal du jeu politique afin d’occuper à l’avenir les hautes instances de prise de décisions tant au sein des partis politiques, que des institutions de gouvernance. Ceci en allant s’inscrire massivement, voter et contrôler leurs votes en constituant une masse critique électorale nationale. Pour y parvenir, ils ont décidé de s’investir massivement comme candidats aux prochaines échéances électorales. Ils savent désormais qu’il n’aura pas d’excuses pour un jeune de ne pas prendre part aux élections lorsqu’il a déjà au moins 20 ans. A titre illustratif, la Stratégie Nationale Développement 2030, qui est un cadre stratégique qui guide les actions à mettre en place jusqu’à 2030 pour garantir le développement durable et inclusif et centré sur le bien-être des citoyens, fait de la jeunesse un de ses véritables piliers. « La participation citoyenne est reconnue comme contributive au développement tel que prévu par la SND30. Elle reconnaît le potentiel immense des jeunes, et souligne l’importance de leur contribution active pour bâtir un avenir solide, durable et plus au rayonnement de l’engagement des jeunes pour une prise de position véritable sur la gestion des affaires publiques. », a souligné Gabriel Dimani Balla.