1. CLIMAT SOCIO-POLITIQUE

Alors qu’on s’achemine allégrement vers les prochaines échéances électorales de 2025, l’attitude répressive à souhait de certaines autorités gouvernementales et autorités administratives qui contribuent à crisper davantage le climat socio-politique n’a pas laissé indifférent l’Ong Un Monde Avenir et ses partenaires associatifs. Ils viennent de publier une communication d’alerte.

L’environnement socio-politique camerounais est caractérisé par les interdictions de réunions et de manifestation des partis politiques et des organisations socio-professionnelles et des organisations de la société civile. Le 3 mai 2024, à l’esplanade de la Poste de Bonanjo à Douala, le Syndicats National des Journalistes du Cameroun (SNJC) a vu une mobilisation pacifique organisée dans le cadre de la célébration de la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse être dispersée par une escouade des Forces  de Maintien de l’Ordre (FMO). Pourtant, les dirigeants avaient au préalable obtenu le récépissé de déclaration de manifestation publique du Sous-préfet de l’Arrondissement de Douala 1er, avant de se rétracter sur instruction de sa hiérarchie. A cela s’ajouter les interdictions de réunion des structures de bases du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC). Last but not de least, le Ministre de l’Administration Territoriale, Paul Atanga Nji a adressé une correspondance le 15 mai 2024 au Directeur d’ELECAM, avec pour décider de manière arbitraire le Mandataire PCRN : «J’ai l’honneur de vous faire connaitre que le parti politique dénommé : Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN) a pour Président-Fondateur, Monsieur Kona  Robert »   Le même jour, le Préfet du Mfoundi, Emmanuel Mariel  Djikdent adressait une correspondance au responsable départemental du PCRN pour l’informer de leur interdiction à prendre part au défilé du 20 mai en dépit de leur participation active aux réunions préparatoires. Ce qu’il justifie en ces termes : «J’ai l’honneur de vous faire connaitre que votre parti ne pourra plus prendre part audit défilé en raisons des dissensions dans le parti, susceptibles de perturber l’environnement des festivités». Visiblement tout est mis en œuvre pour arriver à la mort politique de Cabral Libii, député à l’Assemblée nationale avec quatre autres compagnons sous la bannière du PCRN dont il est président depuis 2019. La veille déjà le Sous-préfet de Maroua III  a signé un récépissé de déclaration d’une réunion publique autorisant Kona Robert, Président-Fondateur d’organiser le congrès extraordinaire du PCRN  le 26 mai 2024.

Une avalanche d’actes des autorités gouvernementales et administratives visant à s’immixer dans le fonctionnement de cette formation politique au point de statuer en lieu et place des organes internes dudit parti pour décider qui en est le leader. Pourtant cette affaire est en instance devant les tribunaux qui devront trancher. Toute chose égale par ailleurs qui avait de manière prémonitoire fait déclarer l’Ong Un Monde Avenir et ses partenaires associatifs dans un communiqué du 13 mai 2024 portant sur l’environnement électoral actuel à l’aube des prochaines échéances que ces actes sont considérés « comme de l’ingérence et l’immixtion dans la vie interne des partis politiques». Une déclaration qui avait trait avec le communiqué rendu public le 12 Mars 2024 par le MINAT, Paul ATANGA NJI dans lequel il menaçait certains leaders et formations politiques de l’opposition qui ont décidé de mutualiser leurs forces autour des alliances. Non sans faire remarquer c’est une «modalité d'expression politique pourtant coutumière dans tout système pluraliste». Le Communiqué de l’ONG Un Monde Avenir et ses partenaires associatif pour étayer leur sortie faisait remarquer que le 02 mai 2024, à la suite d’une concertation avec le président du Conseil Electoral d’ELECAM et le Directeur général des Elections, le MINAT a commis un communiqué dans lequel il mettait en garde les hommes et femmes politiques engagés dans la sensibilisation des populations pour une inscription massive sur les listes électorales. Comme une stratégie savamment pensée dans l’appareil du parti-Etat, le Maire de la Commune de Yaoundé VII et président de l’Association des Maires des Communes et Villes du Cameroun (CVUC) avait demandé aux agents d'ELECAM qui étaient sur son territoire de compétence, d’arrêter de procéder à l’enrôlement des citoyens sur les listes électorales. Il avait demandé de leur exiger de présenter un titre de séjour (carte de résident) avant toute inscription sur le fichier électoral.

Une coïncidence loin d’être hasardeuse fait remarquer l’Ong Un Monde Avenir et ses partenaires associatifs qui y voient une volonté de donner un écho local à une instruction du Directeur générale des Elections du Cameroun (ElECAM) exigeant pour les inscriptions des Camerounais de l’étranger la présentation en sus de la carte consulaire prévue par la réglementation électorale, une carte de résident et un passeport camerounais en court de validité. «Des exigences vitalement non prévues par la loi électorale en vigueur», souligne la dénonciation des organisations de la société civile.  Et de relever que cela  alimente «la tension dans les communautés camerounaises à l'étranger… » Au regard de ce climat socio-politique délétère à l’approche des échéances électoral entretenues par l’administration publique, L’ONG Un Monde Avenir et ses partenaires associatifs font remarquer  que cela vise : - À museler les partis politiques de l’opposition au Cameroun, et participent des menaces à l’exercice des droits politiques ; - À créer les conditions d’une discrimination électorale par l’exclusion des concurrents politiques dans l’espace public ; - À créer des troubles et divisions dans le fonctionnement des partis politiques de l’opposition ; - A créer des conditions de fraudes électorales. Relevant que ces situations observées sont en violation de toutes les dispositions internationales ratifiées et reconnues par l’Etat du Cameroun l’ONG Un Monde Avenir et ses partenaires associatifs attirent l’attention du Chef de l’État, sur les dérives langagières de ses collaborateurs qui non seulement contribuent à ternir l’image de notre pays, mais constituent aussi des vraies menaces à l’ordre public. Par conséquence, rappelle au Ministre de l’Administration Territoriale en particulier que : - La mission de maintien de l’ordre public ne donne pas droit au musèlement des citoyens encore moins aux violations des droits ; - La collaboration prévue entre le Ministère de l’Administration Territoriale et Election’s Cameroon ne fait pas du MINAT le patron de l’organe de gestion des élections. Et enfin, appellent le Président de la République à interpeler ses collaborateurs, afin qu’ils évitent des actes de provocations des corps sociaux, dans un contexte où les crises sécuritaires et politiques ont rendu le climat social et politique déjà suffisamment tendu.

Mathieu Nathanaël NJOG

Article publié dans le journal L'Essentiel du Cameroun

Article publié dans le journal Le Quotidien

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