FLEUVE DIBAMBA

Un projet de sauvegarde et valorisation de la biodiversité en cours

Une mission d'experts internationaux a séjourné à Douala du 18 au 24 septembre 2022 sur le fleuve Dibamba et ses environs. La cérémonie de restitution s’est faite en présence du 2è adjoint Maire de la ville, des Maires des Communes d’Arrondissement de Dibamba et de Douala 3è, du Directeur Général de MAETUR, et du Chef supérieur du Canton Bakoko.

La Salle des Actes Rudolf Tokoto de la Communauté Urbaine de Douala (CUD) a servi de cadre le vendredi 23 septembre 2022 à la séance de restitution de la mission des experts du Cabinet international Shelter Arcadis chargé de mener le programme de Sauvegarde et de valorisation du fleuve Dibamba. Un programme des Nations Unies pour les Établissements Humains, (ONU - Habitat), mené conjointement avec des membres de la Mission d'Aménagement et d'Equipement des Terrains Urbains et Ruraux (MAETUR), de la communauté Urbaine de Douala (CUD), et la Commune de DIBAMBA. Les experts avaient pour objectif d'évaluer les impacts de la dynamique périurbaine de Douala, dans le bassin de la DIBAMBA, et d'élaborer les perspectives d'aménagement d'un corridor écologique. Elle était présidée par le 2ème adjoint au Maire de la Ville, Roger Djitchoua, qu’accompagnait le Directeur Général de MAETUR, Louis Roger Manga ; le Maire de la CA Dibamba, Manfred Njecacal; le Maire de la CAD 3è, Epoupa Bossambo ; le Chef du Canton Bakoko, S.M. Madiba Songue, et les chefs des villages dudit Canton, ainsi que les Chefs traditionnels du Canton Longasse. Il était question de présenter les résultats de la mission et les perspectives des enquêtes de terrain. Qui consistaient dans l’ensemble à évaluer la situation réelle de pollution de ce fleuve, établir l'ampleur des dégâts pour mieux orienter leurs propositions d'aménagements.

Après avoir passé sept (7) jours à sillonner les deux bords du fleuve, visité des sites terrestres et marins, rencontré des personnalités administratives, municipales et traditionnelles, ainsi que les populations riveraines, mais aussi à tenir des séances de travail et des ateliers, il est ressorti que le fleuve Dibamba abrite une biodiversité importante, très riche et variée, avec des modes de vies traditionnels remarquables. En revanche, le phénomène d'urbanisation et de périurbanisation rapide que connaît la ville de Douala entraîne son étalement jusqu'aux berges de la Dibamba, côté Est, dégradant ainsi, de manière considérable, son écosystème. Pour les experts, cette situation est tributaire de nombreux maux tels que, le changement climatique, la pollution (décharge de PK14), l'érosion des berges, la disparition du patrimoine culturel etc… L'objectif étant alors de rendre le corridor fluvial de Dibamba, d'ici 2035, une zone économique et résidentielle dynamique avec des services culturels et écologiques durables. La cérémonie de restitution s’est achevée sur un jeu de questions et réponses avec des riverains et des hommes et femmes des médias présents. Elle a permis de mieux comprendre les enjeux de cette mission, et surtout l'intérêt qu'il y a à préserver ce fleuve. Notamment que cette mission conjointe est un avant-projet à maturer, dont les modalités de matérialisation seront connues plus tard.

Rappelons qu’en septembre 2018, a eu lieu la signature d'une convention entre la CUD, la MAETUR et l'ONU-HABITAT. En août 2021 également, une autre signature de convention entre la CUD, l'ONU-HABITAT, la MAETUR et la Commune de DIBAMBA, suivra. En novembre 2022, il y'aura le lancement de l'appel à propositions 2022, de SHELTER, mission pour le soutien technique pro-bono d'ARCADI. Et enfin en décembre 2021, la sélection du projet pour l'accompagnement technique d'Arcadis. Finalement du 18 au 24 septembre 2022, une mission conjointe d’enquête a été effectuée sur le fleuve Dibamba et ses environs. La restitution des six (6) experts du cabinet International SHELTER ARCADIS, pilotée par le chef de fil ALEX FRANCISCO qui a eu lieu le 23 septembre 2022 a porté sur : - Établir un corridor écologique pour une utilisation efficace du fleuve ; - Réduire le degré des sources de pollution en optant pour la mise sur pied des conditions  de support d'utilité et de valeur. Pour cela, il faudrait créer un programme de suivi de la réserve, dresser un rapport annuel de pollution, créer un programme de compost et de  traitement des déchets ; - Gestion efficace des dépôts d'ordures de la municipalité qui entraîne des risques de pollution et impact sur la qualité de  vie des populations. Ceci passe par la  multiplication des campagnes de sensibilisation de la population sur la question, la création d'une base de donnée de la quantité des déchets générés, et la transformation des déchets organiques ; -  Mener des actions pour une meilleure gestion du fleuve Dibamba. Celles-ci commencent par la MAETUR qui doit promouvoir un meilleur model de gestion pratique, évaluer l'impact sur le bassin versant de la Dibamba, limiter les activités économiques informelles qui se développent autour ; - Gérer les activités économiques qui impactent le corridor du fleuve et opter pour des activités économiques à fonction aquatique. Il s'agira d'évaluer l'impact culturel et économique, ensuite la mise sur pied d'un système de permis pour réguler les activités de pêche par le Ministère des Forêts et de la Faune ; - Promouvoir et célébrer l'identité culturelle et spirituelle du fleuve Dibamba, avec sa biodiversité et les modes de vies traditionnels remarquables. Les experts proposent pour ce faire, de valoriser la rivière en établissant des points d'accès au public.

Mathieu Nathanaël NJOG

 

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