L’Inspection du travail tranche et Bolloré refuse de s’exécuter
05 août 2022VENTE DE BOLLORE AFRICA LOGISTICS
Le dilatoire et la défense mensongère des représentants du Groupe Bolloré lors de la procédure d’arbitrage au niveau de la Délégation Régionale du Travail et de la Sécurité Sociale n’ont pas prospéré. Les Dirigeants du Bolloré disent leur refus d’exécuter à la sentence. Le personnel de BLT et SOCOPAO Cameroun enrage.
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Répondant à une correspondance de relance du 27 juillet 2022, des Délégués de Bolloré Logistic Transport (BLT) Cameroun et SOCOPAO Cameroun, Mme le Délégué Régionale du Travail et de la Sécurité Sociale du Littoral (DRTSSL) Mme Sonia Etoundi Bekono a dans une lettre datée du 1er août 2022 avec pour objet : « Dégradation du climat social et relance pour avis » affirme que contrairement aux allégations des représentants du Groupe Bolloré, cette multinational a vendu 100% de ses actions de ses filiales camerounaises (CAMRAIL, SEPBC, KCT, BLT et SOCOPAO) : « J’ai l’honneur de vous faire connaître que la cession à 100% des actifs de Bolloré Africa Logistic au Groupe MSC constitue une modification du statut juridique de l’employeur ». Donnant ainsi un cinglant coup de massue au Groupe Bolloré dont les représentants lors des audiences d’arbitrage avaient déclaré pour leur défense que cette vente de BAL ne concerne pas les entreprises du giron Bolloré au Cameroun. «La cession dont il est question se situe au niveau international entre Bolloré et MSC en vertu de la relativité des conventions et l’autonomie juridique des sociétés», comme l’arguait Agnero Serge, Directeur régional de Bolloré Golf de Guinée. Et d’ajouter que : « BAL n’est pas l’employeur des collaborateurs de BTL et SOCOPAO Cameroun ».
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La Délégué Régionale de Travail de conclure que : « De ce fait, l’article 42 du Code du Travail s’applique aussi en ce qui concerne le principe de la continuité des contrats que de l’exception que de l’exception selon laquelle les travailleurs peuvent exprimer devant l’Inspecteur de Travail du ressort, leur volonté d’être licenciés avec paiement de leurs droits avant modification du statut juridique l’employeur ». Une victoire pour les employés de BLT et SOCOPAO Cameroun qui n’en demandaient pas plus. Mais qu’elle n’a pas été leur surprise lorsque convoquée le jeudi 4 août 2022 pour une réunion avec le Collectif des délégués du personnel, le Directeur Régional Golfe de Guinée, Serge Agnero et la Directrice des Ressources Humaines Solange Amita Happi Koné, les délégués se sont fait annoncer par ces dirigeants d’origine ivoirienne que les dirigeants du siège de Paris du Groupe Bolloré, réputés pour être « des négriers » en Afrique avec une gestion qualifiée de « coloniale » et truffée «de scandales de corruption» ont décidé de faire opposition à l'avis de la Délégation Régionale du Travail et de la Sécurité Sociale. Et de poursuivre : « A cet effet des avocats ont déjà été constitués ». «Quel cynisme ? Les Dirigeants du Groupe Bolloré préfèrent payer chèrement des avocats et certainement corrompre des magistrats au lieu de payer les droits des employés », s’offusque un employé qui a requis l’anonymat.
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Aussitôt sorti de cette réunion, le Collectif des délégués a réuni tout le personnel des deux sociétés concernées pour leur faire la restitution de cette rencontre. L’annonce de la décision du directoire a suscité un courroux général et une levée de bouclier au sein des employés. Ces derniers disent qu'ils réservent dans les jours à venir des surprises. Non sans mettre en l’index les deux dirigeants qu’ils ont traité «d’Ivoiriens qui refusent d'appliquer une décision de l'administration, de l'Etat du Cameroun pour». Le Collectif des délégués annoncent des actions fortes dans les jours à venir. Rappelons qu’avant de déposer la lettre de rappel, le Collectif avait organisé un piquet de grève de quelques heures au sein des sociétés. Cela a été suivi la semaine du 25 juillet par le lancement de l’opération « Tous en noir » pendant les trois premiers jours de la semaine qui est largement suivi toutes les semaines par la majorité des 800 employés de BLT et SOCOPAO Cameroun. Il ne fait pas de doute que les délégués de l’autre filiale du Groupe Bolloré Cameroun, SEPBC n’obtiennent la même sentence favorable. Les mêmes causes produisant les mêmes effets. Avec cette sentence de la Délégation Régionale du Travail et de la Sécurité Sociale, il ne fait pas de doute que dans les prochains jours, les employés des deux autres filiales (KCT et CAMRAIL) encore à la traîne ne suivent la même voix. Malgré les intimidations et les pressions que les dirigeants du Groupe Bolloré Cameroun multiplient pour faire échec à toute velléité d’effets d’entrainement.
Mathieu Nathanaël NJOG