VENTE DE BOLLORE AFRICA LOGISTICS

Le Collectif des délégués du personnel de Bolloré Transports and Logistics et SOCOPAO sont en arbitrage à la Délégation du Travail et de la Sécurité Sociale du Littoral depuis le 9  mai 2022 pour réclamer le paiement de leurs droits comme le prévoit la loi portant Code du Travail en cas de cession ou de vente. Suspectant des blocages dans l’avancé de la procédure, ils ont opté pour des actions de protestations diverses. Ils viennent de voir le Collectif s’élargir avec l’entrée des délégués de la SEPBC. Panique au sein de BAL.

Les employés de Bolloré Transport Logistics (BTL) et SOCOPAO CAMEROUN  ont entamé depuis ce lundi 25 juillet 2022 et pour trois (3) jours un mouvement de revendications pacifiques. Ils vont au travail habiller de tout de noir vêtu. Ils disent ainsi réclamer pacifiquement le paiement de leurs droits avant toute modification du statut des entreprises du Groupe Bolloré Africa Logistic (BAL) Cameroun, comme l’avait annoncé le repreneur Mediterranean Shipping Company (MSC). Confirmant le communiqué du Groupe Bolloré du 30 mars 2022, officialisant la vente de 100% des actifs de Bolloré Africa Logistic (BAL) au consortium italo-suisse, le Directeur général de MSC a annoncé dans une interview chez nos confrères de Jeune Afrique un nouveau positionnement  pour toutes les anciennes filiales du Groupe BAL que sont : CAMRAIL, SEPBC,  KCT, BLT et SOCOPAO qui étaient les sociétés du giron de BAL au Cameroun. Depuis lors, les délégués des sociétés BTL et SOCOPAO CAMEROUN exige de leur ancien employeur le paiement de leurs droits comme le stipule l’article 42 alinéa 1 (a et b) en cas de cession, de fusion ou de vente d’une entreprise. « Ce à quoi, le Groupe Bolloré réputé en Afrique pour des coups tordus ne veut pas se soumettre», soutient un délégué du personnel.

C’est alors que le Collectif des délégués du personnel a porté l’affaire en arbitrage devant l’inspection du travail. Mais à la grande surprise, les représentants du Groupe Bolloré qui susurre en off avoir le bras long, multiplient des entourloupettes pour ne pas s’exécuter. Déclarant avec un cynique sans pareil que cette vente de BAL ne concerne pas les entreprises du giron Bolloré au Cameroun. «La cession dont il est question se situe au niveau international entre Bolloré et MSC en vertu de la relativité des conventions et l’autonomie juridique des sociétés», comme l’a soutenu le Directeur régional de Bolloré Golf de Guinée. Poursuivant « qu’il n’y aura pas de changement d’actionnaires chez BTL CAMEROUN et SOCOPAO CAMEROUN » Et que «cette cession ne modifie en rien la situation juridique de BLT et SOCOPAO CAMEROUN». Et la comble, c’est de déclarer que « BAL n’est pas l’employeur des collaborateurs de BTL et SOCOPAO Cameroun ». Or le Collectif des délégués du personnel avec preuve à l’appui démontre que BAL est actionnaire de BTL à 83% et de SOCOPOA a 83% qui sont ses filiales. Le nouveau acquéreur a déjà effectué la visité des sites a déclaré aux employés que ses bras sont ouvert pour les accueillir sans condition. Il a même déjà entamé le changement des enseignes de SOCOPAO, procédé au remplacement des responsables et dirigeants des entreprises du groupe Bolloré au Cameroun. Mieux encore, la jurisprudence en la matière est suffisamment évocatrice. Des dizaines de cas où l’article 42 du Code du Travail  a été appliqué. A l’instar des employés des sociétés ADER, SOLEVO, AMITY BANK, ATLANTIQUE BANQUE, MRS, OIL LIBYA,…

Au sortir de la dernière confrontation de début du mois de jullet dernier, l’inspection du travail a demandé aux représentants du Groupe Bolloré de fournir la Convention de vente signée entre le Groupe Bolloré et le Groupe MSC avant de donner son avis. Tout en promettant de le faire par écrit pour laisser trace. Mais déjà, le Collectif s’impatiente de voir la Délégation Régionale du MINTSS  donne son avis. Et a peur que ce dossier prenne des allures politiques. C’est pourquoi les centrales syndicales se demandent si le gouvernement va oser se mettre plein les poches au détriment de l’application impartiale des dispositions de la loi qui est favorable aux travailleurs camerounais ? Surtout que dans le sillage les employés de DIAGEO SA CAMEROUN (société fabricante des produits Guinness) et la Banque numérique ORANGE MONEY sont dans les starting-blocks. L’ambiance actuelle ne fait l’objet d’aucun doute, au sein des 3 300 employés que compte le Groupe BAL Cameroun répartis dans les cinq (5) filiales que sont : CAMRAIL, SEPBC,  KCT, BLT et SOCOPAO, ça cogite. Les retardataires veulent faire le pas de leurs devanciers du collectif. C’est ainsi que les Délégués de la SEPBC viennent de rejoindre le Collectif pour les mêmes réclamations. Ils ont saisi la Délégation Régionale du MINTSS du Littoral en mi-juillet pour arbitrage. La seconde confrontation a eu lieu le lundi 25 juillet 2022. Il ne sera pas surprenant que ceux de Camrail et de KCT suivent la même voix dans les prochains jours. Malgré les intimidations et les pressions que les dirigeants du Groupe Bolloré multiplient pour faire échec à toute velléité d’effet d’entrainement.

Mathieu Nathanaël NJOG

 

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