Violences et dépravations : Autopsie d’une gangrène sociale
28 juin 2022MILIEU SCOLAIRE
Le Groupe d’Etudiants Pour l’Excellence Scolaire (Groupe GEPES) est une association qui qui prône le leadership et le développement de la jeunesse à partir de l’éducation dans sa plus vaste conception. Face à la dégradation du climat dans la communauté éducative, elle s’est senti interpellé et a décidé de faire une analyse froide sur quelques causes et conséquences de ce fléau, non envisager quelques pistes de solutions.
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Avant-propos
Depuis environ trois ans déjà, la communauté éducative assiste de manière impuissante à la montée des violences et des dépravations des mœurs en milieu scolaire. De plus en plus, les jeunes se donnent aux bagarres des systèmes de retour avec les microbes. Pour rappeler quelques cas, nous n’avons encore oublié le jeune enseignant de mathématiques qui a trouvé la mort car s’étant fait poignardé par son élève de la classe de quatrième au lycée de Nkolbisson à Yaoundé; le meurtre du jeune élève du lycée de Deido à Douala ; la partie de partouze que se sont offert les élèves de Kribi avec les publications des vidéo obscènes sur les réseaux sociaux. Ce sont là les cas qui ont été médiatisé mais il en existe plein d’autre que nous n’allons pas étaler ici. L’école a perdu ses lettres de noblesse car si un enfant mineur parvient à faire couler du sang et à tuer au sein de l’établissement, alors ce n’est plus un centre de socialisation.
Pour commencer, il faut rappeler que les violences et dépravation des mœurs en milieu scolaire ne sont pas des faits nouveaux et ne sont pas typiquement camerounais. Ce qui est inquiétant c’est la montée exponentielle de ce phénomène dans notre pays. La situation à tellement atteint la cote d’alerte aujourd’hui qu’on est en droit de se poser quelques questions :
C’est quoi être jeune aujourd’hui au Cameroun ?
Quelle est la véritable place de l’école aujourd’hui dans la vie du jeune camerounais ?
Que peut encore la cellule familiale aujourd’hui dans l’encadrement des enfants?
Quelle vision et quelle stratégie le gouvernement a mis en place concernant les politiques publiques en matière d’éducation et de jeunesse ?
Le système éducatif actuel répond t-il encore aux défis actuels ?
Toutes ces questions doivent trouver des réponses avec des études minutieuses et spécifiques et avec la participation de tous les maillons de la chaine éducative. Mais ici, nous allons nous atteler à faire un diagnostic de la situation.
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Contexte
Avant toute analyse, il faut situer que la violence en milieu scolaire dont nous parlons n’est pas celle d’un groupe terroriste à l’école, mais plutôt les violences faites à l’école entre les acteurs de la chaine éducative. Nous pouvons donc dénombrer à cet effet quatre types de violences scolaire :
- La violence d’un élève sur un autre élève. Ce type de violence est le plus récurrent car ayant le même statut d’élève, d’aucun trouve qu’il est préférable de régler les différends le vendredi à la fin des cours. Le désir de domination qui est naturel les pousse à influencer les autres physiquement.
- La violence d’un élève sur un encadreur. Il faut déjà dire que toute forme de violence est proscrite et celle-ci l’est encore plus car même dans nos mœurs africaines, l’ont ne porte pas main sur son ainé et encore moins sur un enseignant.
- La violence d’un enseignant sur un élève. Avec les différents accords internationaux sur les droits de l’enfant, le fouet a été officiellement retiré de l’école même si plusieurs l’utilisent toujours. La violence donc la plus observée ici est verbal.
- Le dernier type de violence est ce qui se produit très peu, c’est celle de personnes extérieures qui viennent poser leurs actes à l’intérieur du campus scolaire. On voit dans ce cas les parents, les gangs qui font éruption dans l’enceinte de l’établissement et posent des actes de violences sur les élèves et/ou les encadreurs. Celle-ci est à dénoncer et à réprimer avec la dernière énergie.
Chaque niveau de violence trouve son essence quelques part. Les causes de la violence en milieu scolaire sont nombreuses. Il faut d’abord noter qu’existe en chacun de nous ce qu’un philosophe a appelé ‘’le désir de domination’’. C’est ce qui explique que dès le bas âge, certain enfant impose leur domination sur les autres et elle peut être physique ou morale. A ça viennent s’ajouter les raisons plus ou moins propre à notre environnement.
- Commençons par l’influence des autres. En milieu scolaire et en milieu jeune, l’on se sent accepté lorsqu’on a la capacité d’aligner autant de fille possible dans son lit au grand mépris des maladies sexuellement transmissibles ; mieux encore capable de marcher avec un couteau ou une lame et surtout être capable d’utiliser une arme blanche sur quelqu’un. Ces jeunes se sentent fort et puissant en bande et en gang au point où consciemment ou inconsciemment ils se retrouvent enrôlés dans ces groupes sans repère et dont l’objectif précis est de se sentir en sécurité. Ceux ne voulant pas faire partir de ces groupes se retrouvent dans l’obligation de répondre à la violence par la violence. Ces derniers se retrouvent à leurs tour de marcher à avec les armes blanches dans un élan de légitime défense.
Toujours dans cette influence des autres, il faut noter qu’il faut avoir un certain comportement, vivre certaine expériences pour être accepté. Les élèves se retrouvent donc en train d’expérimenter les pratiques homosexuelles, les rapports sexuels précoces, par l’anal et en groupe, les garçons doivent avoir une coiffure, une démarche, un langage et un code vestimentaire précis. La consommation des stupéfiantes et autres drogues devient une norme, les partouzes, les fêtes privées dans les appartements prennent de l’ampleur. Faible psychologiquement et n’ayant pas les moyens financier, certain se retrouvent enrôlé dans les pratiques malsaines d’argent facile.
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Les influences des Nouvelles Technologies
L’internet et le téléphone Android ont véritablement surpris les jeunes camerounais. Nous n’avons pas été éduqués à leurs utilisations efficaces et efficientes. C’est ce qui explique les scandales à répétitions sur les réseaux sociaux. La pornographie est à ciel ouvert et accessible à tous, les loges et les sectes recrutent facilement par ces canaux, la recherche de l’âme sœur est autorisé, les images obscènes sont publiées facilement. Arrivé donc entre les mains de nos jeunes élèves, ils y trouvent un moyen d’expression libre et facile. Les mineurs ont accès à des sites pornographiques et nocifs. Il n’existe aucun contrôle de la part des pouvoirs publics. A l’école aujourd’hui, les élèves partagent les mêmes foras avec leurs enseignants laissant ainsi la porte ouverte à toute forme de conversations privé qui peuvent déboucher à des pratiques et des comportements contraire à l’éthique et à la déontologie.
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La démission du contrôle parental
La conjoncture économique actuelle à contraint les parents à limiter leurs présences auprès des enfants pour chercher le pain quotidien. On dira que l’éducation de nos enfants est une priorité et n’a pas de prix, mais il est clair que c’est une obligation de se nourrir et satisfaire certaines charges incompressibles. On a l’habitude de dire que « ventre affamé n’a point d’oreille ». A tort ou à raison, cet état des choses pousse les parents à ne plus être regardant sur les cours, les devoirs, les comportements, les désirs de leurs enfants. La nature ayant horreur du vide, ces dernier sont éduqués par la télévision, la compagnie, les réseaux sociaux… A cela vient s’ajouter les conflits de générations qui bloquent le dialogue entre jeune et vieux. Il existe aujourd’hui une grosse fracture entre les vieux qui sont conservateurs et les jeunes qui sont progressistes. Nous avons aujourd’hui une montée de ‘’parents-mineurs’’. Les jeunes ont des enfants à des âges de quinze à vingt un an. Ils grandissent avec leurs enfants et à un moment ne peuvent plus véritablement imposer leurs autorités sur ces derniers. Ces parents-mineurs pour la plus part arrêtent les études après conception de leurs enfants. Donc ils ne peuvent pas contrôler les cahiers de leurs enfants. Sinon comment un parent pourra contrôler les cahiers de son enfant de la classe de première lorsqu’il s’est arrêté en classe de quatrième. Les parents sont comme dépassé par les comportements déviants de leurs enfants.
La responsabilité de l’Etat.
Il existe un ministère dédié à la jeunesse hormis les autres ministères d’éducation qui travaillent sur la condition de la jeunesse. Les mentalités changent et nous avons l’impression que les politiques publiques en matière de la gestion de la jeunesse sont obsolètes s’il en existe même déjà. Avec les conventions internationales sur les droits des enfants, le fouet à quitter l’école, les enfants se sont émancipés, ils peuvent brandir leurs droits à n’importe qui y compris aux enseignants. Cette décision a considérablement contribué à la montée de l’extrême têtutesse des enfants et cette montée de violence. Nous avons l’impression qu’il n’existe pas une stratégie ou plan bien établi pour l’éducation de la jeunesse, la prévention des conflits et la préparation d’une jeunesse leader. La récente décision ministérielle d’équiper les établissements publics des caméras de surveillances a montré ses limites car cela n’a arrêté aucun acte de violence.
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Conséquences pluridimensionnelles
Les violences et dépravations des mœurs en eux même sont déjà des conséquences d’une mauvaise gestion des jeunes. Mais cela engendre de nombreuses
Sur l’individu, nous note des troubles de conscience causé par les drogues, les possibilités d’emprisonnements, la possibilité de mourir, la possibilité d’arrêter les études… les enfants qui se sentent en insécurité commencent à marcher avec des armes blanches. Les personnes violées sont traumatisé à vie.
Au niveau social, le jeune violent, drogué ou violeur fait l’objet de toutes les peurs et des craintes en famille, à l’école et dans son entourage. Le milieu carcéral augmente avec les jeunes, l’école a perdu ses lettre de noblesse, l’enseignant est chosifier, l’immigration clandestine est en augmentation.
Le milieu scolaire se retrouve être la victime car chaque enfant vient des quartiers avec divers mentalité et viens s’exprimer à l’école. Pour envisager les solutions il faudrait commencer dans la famille et dans les quartiers. Les parents doivent contre vent et marées consacrer au-moins deux heures de temps à leurs enfants. Nous disons que les parents doivent être des héros et des modèles pour leurs enfants. Ils doivent prêcher par l’exemple. Ils doivent être ce que vous voulez que vos enfants deviennent. Les chefs de villages et de quartiers, les élus locaux doivent créer au sein quartier des parlements de jeunes. Car c’est véritablement là où les jeunes apprennent à se connaitre et se conseille.
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Pistes de préventions
C’est une bonne organisation pour prévenir des éventuelles conflits inter-quartier, de détecter les jeunes qui commencent à se donné à la drogue afin d’y mettre fin dès le début. L’Etat quant à lui, doit agir à deux niveaux. Le premier niveau est à titre pédagogique et répressif. Il doit dans la mesure du possible et en accord avec les lois appliquer la sanction maximal en matière de meurtre, d’assassinat, de fraude de viole etc… Le deuxième niveau est préventif. Ici, il faut commencer par changer le ministre actuel de la jeunesse et mettre un ministre de moins de trente-cinq ans. Car celui-là sera à même de comprendre les problèmes de la jeunesse. Ensuite, il faut que le gouvernement finance et favorise les recherches, les programmes sur la jeunesse tant au niveau macro qu’au niveau micro. Il faudrait mettre à contribution des hommes et des femmes de sciences afin de mettre sur pied des stratégies de développement du leadership jeune en accord avec le système éducatif. Il faudrait revoir la formation des enseignants actuels ; actualiser les mentalités et tenir les états généraux de l’éducation.
Mais dans l’urgence et dès la rentrée scolaire prochaine, les murs de établissements scolaire doivent être rempli des affiches de sensibilisations, les conseillers d’orientations doivent être formé à la détection des élèves ayant le profil du jeune violant et déviant. Dès la rentrée, ils doivent répertorier tous ceux qui auraient ces caractéristiques et les faire suivre un programme spécial sur les modules spécialisés et les méthodes d’apprentissages différentes de celle de l’école classique. Ces modules peuvent porter sur La non-violence et la communication non violente, l’éthique, la sociabilité et le vivre ensemble, le leadership social.
Ensuite, des campagnes de sensibilisations doivent se faire régulièrement et par trimestre. Il faudrait instaurer de manière obligatoire des excursions, visite d’entreprises, des séances de motivation et d’inspirations aux élèves construire en eux l’esprit de curiosité et d’avoir des modèles pour bâtir mentalement un idéal et des objectifs louables à atteindre.
Plus loin, l’Etat doit prendre ses responsabilités en créant des centres de désintoxication et de resocialisation pour ces jeunes. Le control du numérique doit être effectif, il doit faire une étude avoir le taux de parents-mineurs trouver des stratégies pour limiter les accouchements des mineurs. La police doit être renforcée et au moins deux agents doivent être posté dans chaque établissement et ce à titre dissuasif. Les programmes scolaires doivent être repensés pour inclure les modules d’entrepreneuriat, de leadership etc.
La puissance d’une nation réside dans sa capacité à régénérer ses énergies et l’énergie réside en la jeunesse.
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Par NYEMB Franck Ludovic
Coordonnateur du Groupe GEPES
Juin 2022