DINSTICTION

Après son cours séjour aux Etats-Unis où elle était invitée par la Fondation Robert F. Kennedy Human Rights pour recevoir le prix éponyme, l’une des plus prestigieuses récompenses qui est attribuée aux défenseurs de première ligne de la démocratie et de l’espace physique. Preuve s’il en était besoin que ses combats et son opiniâtreté ont dépassé les frontières nationales.

A sa sortie de l’Aéroport international de Douala, le lundi 20 juin 2022, C’est sous les ovations, les chants de circonstances, les flashes des appareils photos, téléphones androïdes, des caméras des journalistes et curieux que la lauréate du prix Robert F. Kennedy 2022, Maximilienne Ngo Mbé, la Directrice exécutive du Réseau des Défenseurs des Droits l’Homme en Afrique Centrale (REDHAC) a été accueillie. Une standing-ovation dont elle ne s’attendait pas. Une surprise que les acteurs de la société civile du Cameroun ont tenu à lui réserver.  Un comité d’accueil où on pourrait reconnaitre des leaders des organisations de défenses des Droits de l’Homme tels que Me Alice Nkom, qui s’est illustrée dans le conseil des personnes dont les libertés fondamentales sont menacées et Philippe Nanga, Coordonnateur de l’Ong Un Monde Avenir. «Je suis très heureuse de rentrer retrouver tout mon monde. Nous sommes des incompris puisque tous les jours nous prenons les coups, mais nous nous disons que c’est notre pays, nous devons apporter notre modeste contribution à sa construction», a déclaré à chaud, Maximilienne Ngo Mbé. Et de poursuivre en guise témoignage du combat qu’elle mène avec ses pairs. « C’est la preuve que le combat pour les droits de l’Homme est un défi au Cameroun, mais tous ensemble nous allons y arriver. Mieux encore, c’est une interpellation agissante pour leur dire que nous devons toujours être dans le vrai ».

Me Alice Nkom aussi lauréate pour ses combats

Sa marraine, Me Alice Nkom, elle aussi revenue quelques jours plus tôt du Canada où elle a reçu le prix Janet Bertrand que décerne la Fondation Emergence va se montrer aussi honorées par cette récompense. « Nous sommes heureux qu’elle soit allée nous représenter dignement à  Washington DC pour recevoir ce prestigieux prix Robert F. Kennedy qui reconnait et récompense le travail de ceux qui oeuvrent pour l’humanité et ceux qui sont écrasés par les détenteurs des pouvoirs qui ne servent pas les populations, mais qui les mettent dans les situations de détresse en permanence ». Pour Philippe Nanga, c’est la victoire certes de la lauréate, mais à travers elle, celle de tous les défenseurs des Droits de l’Homme : «Elle fait honneur à notre pays, à la société civile, et à ses généraux. Ce n’est pas tous les jours que le Cameroun se trouve à ce très haut niveau de reconnaissance ». Et de s’offusquer que cette récompense passe quasiment inaperçu, pourtant, elle a une valeur supérieure à une médaille olympique gagné dans le sport. «C’est vrai que la défense des droits de l’Homme ce n’est pas encore le football ou les J.O. même si cela a une valeur largement au-dessus. Parce que si cela avait été une médaille d’or gagnée dans une compétition sportive internationale, il y aurait cinquante cameras pour l’accueillir et des ministres pour la récupération, mais comme c’est un grand prix pour la défense des droits de l’homme qui a été remporté haut la main, le souhait de nos gouvernants c’est que cela passe inaperçu ».

La société civile camerounaise honoré

Effectivement, ce prix d’une dimension mondiale est décerné par un jury hors pairs. Il met en compétition tous les acteurs politiques, et de la société civile qui œuvrent dans le monde pour la défense de première ligne pour la démocratie et les Droits humains. Et ce sont Me Felix Agbor Nkongoh qui est le promoteur du Centre for Human Right and Democraty In Africa (CHRDA) après sa sortie de prison à la suite du déclenchement de la crise anglophone en 2017 et Maximilienne Ngo Mbé du (REDHAC), qui sont les deux lauréats du prix Robert F. Kennedy 2022. Ils ramènent ces prestigieux prix en Afrique après plus de vingt ans qu’un africain ne l’a plus remporté. C’est dire si c’est une grande victoire et une victoire historique pour la société civile militante dont les acteurs mettent au quotidien leurs vies en danger pour défendre les droits de l’Homme. « C’est un grand plaisir et grand honneur pour la société civile du Cameroun de savoir que le Cameroun a bénéficié cette année 2022 de la reconnaissance du monde entier pour le combat que nous menons », affirme Philippe Nanga. Et de préciser : «C’est à travers cette lutte qu’elle est reconnue aujourd’hui comme la femme la plus courageuse qui travaille pour que les pouvoirs reconnaissent la santé, la vie, le bien-être comme des priorités de gouvernance dans un Etat comme le Cameroun ». La lauréate, Maximilienne Ngo Mbé de rendre hommage à tous ceux qui rendu tout ceci possible. « C’est à tout ce monde pour lesquels nous travaillons, les médias qui relaient nos actions et surtout le gouvernement qui n’est pas pour nous des adversaires, mais des partenaires. Car nous faisons un travail d’éveil qu’il ne peut pas faire et qu’il doit capitaliser à bon escient. C’est l’occasion de leur dire plutôt d’être avec et pas contre nous ».

Mathieu Nathanaël NJOG

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