TRIBUNAL

Pendant que la Commission Ad hoc mise en place par le Gouverneur la région du Littoral est à pied d’œuvre, les familles des victimes de Dikolo, gagné par la peur que leurs aspirations ne trouvent pas une suite favorable, ont décidé de saisir les tribunaux.

Il ne fait pas de doute que les familles des victimes n’espèrent pas de voir une solution idoine de la Commission Ad Hoc mise sur pied par le Gouverneur de la région du Littoral, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, le 30 mai 2022. Au-delà de la revalorisation des indemnisations, et la prise en compte des familles oubliées lors du recensement, elles disent vouloir réintégrer leurs terres et par conséquent obtenir du Chef de l’Etat l’annulation purement et simplement de cette cession illégale de leur terre. Le Collectif des Avocats conduit par Me Jeanne Ebongue, Avocat au Barreau du Cameroun agissant pour le compte des familles victimes des casses de Dikolo a déposé une plainte constitutive de partie civile au Tribunal de Grande Instance du Wouri le 8 juin 2022. La plainte est contre l’avocat et Directeur de l’entreprise Immigration Business Canada Sarl, Olivier Chi Nouako, l’ancien Délégué du Gouvernement auprès de la Communauté Urbaine de Douala (CUD), Fritz Ntonè Ntonè, le Délégué régional des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières du Littoral et toute personne identifiée pendant les enquêtes comme ayant eu un lien avec les faits.

Ils sont accusés « d’escroquerie aggravée et faux en écriture publique (faux dans un acte) » qui ont conduit la destruction de leurs biens et meubles pour arriver au final à leur déguerpissement dans une barbarie la plus abjecte. Une expropriation que les victimes et la communauté Sawa continuent à soutenir qu’elle est illégale. Un communiqué publié le 8 juin 2022 par le cabinet Jeanne Ebongue soutient que ce prétendu investisseur tente une escroquerie par des méthodes dolosives. Bénéficiant des complicités au sein de l’administration publique à l’instar des hauts fonctionnaires des services des Domaines  et d’un ancien magistrat de la CUD, avec lesquels ils ont commis des faux au point de permuter de nombreux Titres Foncier frauduleux. Les victimes ont été encore confortées dans leur décision après la sortie du pseudo promoteur Olivier Chi Nouako sur le Chaine de Télévision Vision 4 dans un duel face à l’activiste politique, Elimbi Lobé. Ils y ont appris que ce projet de construction d’une Hôtel Marriott International est un château de cartes. Comme un crime n'est jamais parfait, le gouvernement déclaré que ce site est une propriété privé de l’Etat couvert par les Titres Fonciers N° 924 ; 925 et 926W mais lorsque le Premier Ministre créé le Décret d'expropriation pour utilité publique N° 2020/0004/PM, il y est indiqué qu’il concerne uniquement le Titre foncier N°750 en lieu et place du N° 752 qui lui-même est de 826 m2.

Comme ce dernier, tous les Titres fonciers évoqués pour constituer la DUP présentés jusqu’ici montrent qu’ils s’agit des terrains situés à Besseke, Akwa, Ndogbati-Bassa, et non à Dikolo-Bali. C’est pourquoi, le Collectif des avocats va soutenir mordicus que cette plainte vise, outre les sanctions aux infractions commisses par les acteurs identifiés, devrait permettre de rendre vaine toutes les manœuvres malicieuses supplémentaires visant à exploiter les failles de la justice pour réaliser leur coup de Trafalgar d’expropriation grossière et irrégulière qui a conduit à la signature par l’Etat du Cameroun d’un au bail emphytéotique pour la construction d’un Hôtel Marriott International à Douala. « Puisqu’au-delà d’un certain niveau d’anomalie grossières degrés d’anomalies ces failles ne jouent plus ». Confiant qu’il tient le bon bout de cette affaire, le Collectif des Avocats envisage de recourir s’il le faudra la Cour Africaine des Droits. Mais avant, il entend épuiser toutes les voies de recours judiciaires, administratives et politiques nationales en vain. Personne ne maitrisant le temps de la justice, il a appelé au calme et à éviter toute invective à l’égard des tenants du pouvoir. Parce que, arguent-il, « la conspiration maffieuse à laquelle on assiste n’a été réalisée que par quelques personnes jusqu’à preuve de contraire ».

M. N. NJOG

Retour à l'accueil