BICEPHALISME AU CTFP

L’affaire du bicéphalisme au poste de Secrétaire général du Conseil Transitoire du Football professionnel s’enlise. L’arrivée du président de la Fédération Camerounaise de Football augurait une sortie de crise honorable. Malheureusement, la rencontre espérée entre les deux présidents n’a toujours eu lieu. Qu’est-ce qui bloque ?

Après les revendications financières des présidents de clubs des championnats de l’Elite one et  Elite two, qui ont fait fléchir le président de la Fécafoot, il est né une autre crise qui s’annonce plus épique et aux conséquences désastreuses. Certaines sources médiatiques ont annoncé que le président de la Fecafoot, Samuel Eto’o Fils et le président du CTFP, le Général d’Armée Pierre Semengue se sont rencontrés et ont fumé le calumet de la paix. C'est pourquoi Paul Mebizo’o a signé les programmations des matches de la phase retour de ce week-end. Or, il continue de circuler deux programmations identiques, mais signées des deux secrétaires généraux du CTFP. Après avoir consulté les deux parties, il ressort que cette rencontre tant attendue n'a pas encore eu lieu, malgré la présence signalée depuis le week-end dernier au pays de Samuel Eto'o  Fils.

Toutefois, il est confirmé que le président de la Fecafoot a envoyé déjà trois missions d'émissaires (Me Elamé, Bojiko, et Me Elamé et le Directeur de Cabinet) pour rencontrer le président du CTFO, le Général d'armées, de 2e Section Pierre Séminaire qui a renvoyé gentiment ces derniers en leur demandant de dire à son fils Samuel Eto'o  qu'il ne parlera  qu'avec lui. Et cela, en tête à tête, sans aucune autre présence. Car d'expérience, le patriarche Pierre Semengue a compris que ce sont ces intermédiaires qui entretiennent le jeu trouble entre les deux dinosaures. L'un du football mondial et l'autre des armées camerounaises.On n'est en droit de se demander pourquoi, le président Eto'o ne va pas lui-même rencontrer le président du CTFP, Pierre Semengue? Serait-il  conscient qu'il n'a pas tenu ses engagements notamment sur l'autonomie de fonctionnement du CTFP ? Pour les observateurs avertis, il se tire déjà dans l'ombre les  ficèles des joutes électorales pour l'élection  de la présidence de la LFPC.

Si rien n’est fait, et si aucune des parties ne met de l'eau dans son vin, cela augure en perspective une crise qui risque bloquer dans les semaines à venir les championnats Elite one et Elite two. Ce qui arrangerait les  présidents de clubs qui attendent toujours la subvention de l'Etat. Or des informations puisées à bonne sources font état de ce que le déblocage des 350 millions Fcfa du gouvernement via le Premier ministère était en bonne voie. Mais, il ne fait pas de doute que le gouvernement qui est confronté à d'énormes difficultés financières pourrait profiter de cette situation de crise pour geler ce déblocage.  Certaines indiscrétions laissent entendre que cette crise entre dans la perspective des prochaines élections à la LFPC réhabilitée. Il se susurre qu'à Tsinga, il y aurait un candidat que le patron du football camerounais prépare. Qui ne serait autre le vice-président du CTFP. Le Maire de Sangmelima, M. Essian. Une volonté de lui retourner l'ascenseur.

Pendant ce temps, le président Semengue qui a donné sa parole de passer la main en fin de saison sportive veut toiletter les textes et organiser les élections transparentes comme il lui a été prescrit dans les missions qui lui ont été assignées. Surtout qu'il tient à laisser une LFPC réhabilitée qui aurait des chances de le suivre. A cet effet, il refuse qu'il soit réduit à jouer le rôle d'un meuble d'ornement rustique. Si nos informations s'avéraient bonnes, ce serait une erreur de mettre à la présidence de la LFPC un président de club. Il faut aller chercher une compétente qui ne serait pas du giron des présidents de clubs d’Elite. Et on peut citer quelques profils : Jules Denis Onana, J. A. Bell, Daniel Mongue Nyamsi, Edgard Nuentsa,... En revanche, les présidents de clubs ne devraient pas représenter plus de 40% des membres du Conseil d'administration de la LFPC pour leur réduire à assurer le contrôle de gestion et porter la voix des clubs.

Pour ne pas donner raison aux détracteurs, il est urgent que les deux parties fument le calumet de la paix. Sinon, le football d'élite va retomber dans les travers qui font le lit des vieux démons qu’on a connu les saisons sportives précédente qui ne s'achèvent pas ou ne s’achèvent pas à temps, a cause des multiples  arrêts pour. Et au finish, plonge ces championnats  dans un contexte juridique qui fait planer la nullité. C'est le football camerounais qui se retrouvera ainsi dans un  éternel recommencement. Mais aussi  c’est tous les espoirs portés sur Samuel Eto'o Fils pour redonner au football toute sa grandeur qui vont ainsi s'évanouir. Vraisemblablement donner raison la sortie épistolaire du Secrétaire général démissionnaire, Benjamin Didier Banlock qui pense que Samuel Eto’o Fils n’est pas le messie qui peut sortir le football camerounais des fonds baptismaux pour le porter aux limbes.

 

Mathieu Nathanaël NJOG

Le Camard Libéré

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