Un groupe de kidnappeurs sévissent à Douala
12 avr. 2022PHENOMENE DES ENLEVEMENTS
L’enlèvement du Dr. Dissongo Joki Olivia, survenu le mercredi 06 avril 2022 à Douala, a permis d’obtenir de nombreux témoignages des victimes de la série des cas de rapts enregistrés depuis le mois de novembre 2021.
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Enlevée à Douala, le mercredi 06 avril 2022, Dr Dissongo Joki Olivia, médecin en service à l’hôpital de District de Nylon, a été retrouvé le lundi 11 avril 2022 par les fins limiers de la Division Régionale de la Police Judiciaire du Littoral (DRPJL). Ils disent avoir exploité les films des vidéos surveillances qui essaiment les artères de la ville de Douala. Pendant une semaine, les populations de la ville de Douala étaient plongées dans l’émoi et la trouille. Surtout que les ravisseurs du jeune médecin de 28 ans réclamaient une rançon de 200 millions Fcfa avant de voir leur prétention à la baisse à 20 millions Fcfa. Le lendemain, jeudi 10 avril, le Gouverneur de la Région du Littoral, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua avait donné un point de presse dans son Cabinet, au cours duquel il appelait la population à la vigilance, car le phénomène prend de l’ampleur et les ravisseurs à la coopération. Ce kidnapping arrive alors que, quelques jours plus tôt, le Commissaire de Sécurité Publique du 18è arrondissement situé à PK 19 venait d’appréhender certains jeunes soupçonnés d’être les auteurs d’une série d’enlèvements de jeunes filles qui étaient violées, dépouillées, brutalisées, rançonnées et certaines assassinées dans la banlieue de la ville de Douala située entre PK 14 et PK21. Les personnes interpellées ont été remis à la DRPJL pour approfondir les enquêtes afin d’établir toutes les responsabilités et surtout remonter le ou les différents réseaux sévissant dans la zone.
Certaines victimes sont mêmes passées à la DRPJL pour faire des dépositions et identifier leurs bourreaux. C’est le cas de la jeune Gabrielle, 25 ans qui va faire la rencontre d’un courtisan qui se passait pour un Camerounais de la diaspora en séjour au Cameroun. Elle va decrire le mode opératoire. Rencontre sur Badoo, Maintien des échanges aux allures sentimentales sur les réseaux sociaux, invitation-piège, enlèvement à PK 14 à partir d’une moto-taxi et conduit dans une brousse à PK 19 où elle retrouve plusieurs autres victimes. « Ils font nous ligoter, menacer de nous vendre aux Biafrais si nous ne coopérons pas, nous dépouiller de nos avoirs (argent, téléphones, bijoux et portefeuilles), vider nos comptes OM et obtenir les rançons allant de 50 000 FCFA à plus du million FCFA de nos proches, avant de nous violer et de nous abandonner dans la nuit où chacune va se débrouiller à regagner à la route principale qui est à plus d’une kilomètre ». Dans la matinée du 5 mars 2022, un corps sans vie d’une jeune fille non identifiée, portant une culotte noire et un tee-shirt noir a été retrouvée non loin de la station de PK 15. Les riverains arguaient qu’elle serait une victime de ses agresseurs-kidnappeurs qui sévissent dans le coin.
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C’est le cas de Jane, résidente à Yaoundé qui a fait la rencontre en novembre 2021 d’un courtisan sur le site de rencontre Badoo qui se prénomme Akim et vont porter leurs échanges sur Whatsapp. Il va la faire miroiter un travail à la société Grand Moulin à Douala. «Dans la constitution du dossier, ne pouvant pas produire le certificat de travail exigé, il va demander que je lui envoie 25 000 FCFA pour qu’il m’établisse le mien auprès d’un ami qui travaille à la Sosucam. Ce que je vais faire par OM avant de découvrir plus tard que c’était une anarque», confie Jane. C’est ainsi que Jane signale son arrivée à Douala en janvier 2022 en pleine CAN. Un après-midi de samedi, le courtisan revient à la charge et donne rendez-vous à PK 14 au coucher du soleil, précise-t-il. Arrivée à PK 14, Jane se voit prier par Akim de prendre une moto-taxi pour PK 17, prétextant un empêchement qui ne lui a pas permis de venir à sa rencontre. Sur les lieux, il joint Jane pour lui demander de décrire son habillement et que son vigile nommé Armand va venir la récupérer. Ils vont emprunter une moto-taxi visiblement complice qui va les conduire à l’intérieur de PK 19 dans une ruelle non éclairée. Subitement, Jane se retrouve dans un guet-apens dans un bâtiment en construction où les deux hommes vont la brutaliser et essayer de l’étrangler. Exigeant qu’elle leur donne le code de son téléphone et celui de son OM. Elle sera sauvée par un passant qui viendra à son secours après avoir entendu ses cris de détresse. Elle va s’en sortir avec un œil au beurre, une entorse au genou, des blessures et son portefeuille vidé de son contenu.
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal L'essentiel du Cameroun