KIDNAPPING

Enlevée le 6 avril 2022, et retrouvée depuis le 11 avril 2022, Mlle Olivia Dissongo Joki, médecin à l’hôpital de Nylon par les fins limiers de la police peut souffler un ouf de soulagement après la mise aux arrêts quelques jours plus tard de cinq des individus présumés être les auteurs du rapt dont elle a été victime.

Les cinq individus, présumés kidnappeurs Docteur Olivia Dissongo Joki  ont été présentés à la presse le lundi 18 avril  2022. La cérémonie a eu lieu à la Direction de la Police Judiciaire du Littoral (DRPJL) à Douala- Bonanjo. Au cours de la reconstitution des faits, les suspects, Ulrich Tamto Wato 27 ans, mécanicien et commerçant ; Michael Kamdem 23 ans, commerçant au marché Nkololoun ; Roméo Todjom ; Derrick Fotso et Victor Tchuente Fotso ont relaté les faits. On apprend que c’est lors d’un séjour à l’hôpital de district de Nylon comme garde-malade auprès de son frère aîné que  le cerveau de ce groupe a eu le temps de sympathiser avec le Dr Olivia Dissongo Joki, avec qui il a échangé de contact téléphonique. C’est ainsi que le 6 avril 2022, à la suite d’un appel téléphonique l’un des ravisseurs se passe pour le Président de l’Ordre National des Médecins du Cameroun (ONMC). Il lui est alors miroité l’entretien d’embauche pour un emploi dans une organisation internationale. C’est ainsi qu’elle sort précipitamment se son bureau vers 14 heures pour aller rencontrer son interlocuteur afin de passer l’entretien d’embauche. En lieu et place, elle va se retrouver dans un guet-apens où elle finira par découvrir qu’il s’agit d’un enlèvement.

Retenue ainsi en otage dans un appartement au quartier Bonapriso, ses bourreaux vont prendre une photo d’elle ligotée et vont l’intimider de donner les contacts des membres de sa famille qui peuvent payer rapidement une rançon sinon, elle sera exécutée. Les ravisseurs vont alors exiger à leurs différents interlocuteurs une rançon de 200 millions Fcfa. Avec un délai de 48 heures, auquel cas, ils vont la tuer. Les forces de maintien de l’ordre sont mises en étant d’alerte maximale. Discrètement, mais efficacement, les unités de police se mettent en exploitation de toutes les pistes possibles pour détecter une trace de ce kidnapping. C’est ainsi que les données numériques issues des recherches technologiques, notamment des caméras qui essaiment les artères de la ville vont permettre de localiser le lieu de détention. Le 11 avril 2022, elle est retrouvée dans un appartement à Bonapriso. Mais avant, les ravisseurs pris de panique après que la famille n’ait pas promptement répondu à leurs exigences, ils vont prendre toutes les précautions pour éviter toute géolocalisation en cherchant à brouiller les pistes de leurs déplacements.

C’est ainsi qu’ils affirment avoir quitté la ville de Douala par motos en faisant des escales dans les villes de Dizangue, Edea, Kribi et Campo afin de brouiller toutes les pistes de leur fuite. Ils vont avouer que dans chacune de ces villes, ils vont émettre des appels en direction de la famille de la victime, afin de mettre les enquêteurs sur de fausses pistes. Jusqu’à enterrer le téléphone de la victime sous un arbre sur l’axe Edéa- Kribi. Malgré tout, deux jours après la découverte de Dr Dissongo Joki Olivia, les fins limiers de la DRPJL avec la collaboration étroite des éléments du Commissariat Central d’Edéa et du Commissariat spécial de Kribi vont réussir l’interpellation de la bande des cinq ravisseurs. Au cours de la reconstitution des faits, démarrée le dimanche 17 avril et terminée par la présentation à la presse le lundi 18 avril des suspects, ces derniers vont passer aux aveux complets. Ce qui va permettre de disculper Dr Dissongo Olivia Joki dont la police soupçonnait après l’avoir retrouvé ligoté qu’elle aurait organisé son enlèvement. Les cinq mousquetaires seront alors déférés devant le Procureur de la République près du Tribunal de Grande Instance du Wouri qui va les placer sous mandat de dépôt provisoire à la prison centrale de Douala.

Mathieu Nathanaël NJOG

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