S. M. Samuel Elongo Kingue dans les mailles de la justice
25 févr. 2022DIBOMBARI
Le Chef du village Boadibo, dans l’arrondissement de Dibombari, Samuel Elongo Kingue est poursuivi avec bien d’autres personnes pour vol, complicité de vol et usage de faux et recel, infractions prévues et réprimées par le Code pénal.
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Le 1er adjoint au Maire de la Commune de Dibombari et ci-devant Chef du village Boadibi, dans l’arrondissement de Dibombari, département du Moungo. S.M. Samuel Elongo Kingué a maille à partir avec la justice depuis quelque temps. A la suite d’une plainte déposée par l’honorable Clément Ndongo, Directeur général de la société CIA Ltd pour les faits de : « Vol aggravé, destructions et occupation sans droit de notre site», il est convoqué à comparaitre devant le Procureur de la République, près du Tribunal de Premier Instance de Mbanga. Dans le récit contenu dans la plainte, le propriétaire du site d’environ 2 hectares dans la zone Boadibo, déclare avoir investi plus de 3 milliards de Fcfa pour le montage d’une raffinerie dont les travaux sont encore non achevés. Lors d’une récente descente sur le terrain, il a été constaté que les portes avaient été forcées, un important stock de matériels de grande valeur volé, des installations et équipements démontés et emportés. Curieusement, il a été trouvé sur le site, des personnes qui ont été installées dans certaines parcelles du site par le Chef Boadibo sans avoir prévenu le principal acquéreur.
Lors de notre descente sur le site situé aux encablures de la carrière de sable de Boadibo, le constat est effarent. Le site est devenu le refuge des badauds qui s’activent imperturbablement à leur sport favori, fumer les drogues douces. Ils vont d’emblée nous rassurer de leur caractère inoffensif. «N’ayez pas peur, nous ne sommes pas des brigands. Nous sommes des jeunes Camerounais qui avons besoin de travailler. En attendant, nous avons trouvé ce lieu calme et reposant», lance l’un d’eux. Mais à notre grande surprise, les portes de ce qui tenaient encore lieu d’entrepôts ont été vandalisées. Et le DG de la société CIA LTD de nous confier qu’«Il y avait plusieurs machines entreposées dans cette salle. On y avait également mis d’autres précieux appareillages qui devaient servir à faire fonctionner l’usine….toutes ces choses et bien d’autres chaises qui s’y trouvaient ont été emportées». D’emblée, les badauds trouvés sur les lieux déclinent leur responsabilité. « Que voulez-vous que nous vous disions, nous n’en savons rien », nous répond le plus disert.
En faisant le tour du propriétaire, quel n’est pas la surprise du DG de la CIA Ltd de constater que certaines grosses barres de fer métalliques qui ont servi à la confection de la charpente trainent encore à même le sol après avoir été savamment sciées. «Voilà tout ce qui reste de l’entrepôt... Ils ont tout emporté », nous confie le plaignant. Mais pour lui, les premiers soupçons sont portés sur le Chef traditionnel de Boadibo, S. M. Samuel Elongo Kingue et certains notables du fait que ce sont ces derniers qui auraient revendus ou installés les nouveaux occupants sur certains parcelle dudit site. Ce que va confirmer un des occupants présents. « C’est la chefferie qui m’a vendu mon terrain. Aujourd’hui nous savons que le propriétaire de cet espace a porté plainte contre le Chef Elongo, nous attendons l’issue de cette affaire pour savoir à quel saint se vouer ».
Cette affaire qui s’apparente à une double vente pourrait prendre les allures d’un scandale foncier et un trafic de ferrailles qui va commencer à dévoiler ses tentacules. Certaines indiscrétions mettent à l’index le Chef traditionnel de Boadibo, Samuel Elogo Kingue, comme étant coutumier du fait, le sieur Kella Agrippine est soupçonné de recel, et Peter Akolong serait le principal vendeur de la ferraille. Tout ce beau monde est cité dans la plainte. Depuis lors, des langues se délient et font des révélations cathodiques. C’est ainsi que des documents en notre possession font état de ce que, le Chef de Boadibo, S. M. Samuel Elongo Kingue et ses notables sont poursuivi dans plusieurs scandales fonciers similaires. Par le passé, S.M. Elongo Kingue a fait l’objet de plusieurs condamnations pour « escroquerie foncière et atteinte à la propriété foncière ». En octobre 2019, le Tribunal de première instance de Mbanga l’avait déclaré coupable d’escroquerie foncière. Au final, il a été condamné à payer 50 000 Fcfa d’amende et 113 000 Fcfa de dépens.
Toutes nos tentatives de le contacter se sont avérées vaines. Les contacts téléphoniques à notre possession ne passent plus. Même, notre déplacement à la première session ordinaire du Conseil de la Ligue régionale de Football du Littoral où il est le 1er vice-président ne nous a pas permis de le rencontrer. Ses collègues administrateurs nous ont confiés que depuis qu’ils ont commencé à se réunir, il brille par son absence. Même rendus à la Mairie de Dibombari où il est encore 1er adjoint au Maire, nous avons appris qu’il ne s’y est plus rendu depuis plus d’an. En effet, depuis qu’il a ouvert une fronde contre le Maire, entrainant avec une dizaine de conseillers acquis à sa cause contre des espèces sonnantes et trébuchantes, il a déserté son bureau. Ce qui est ahurissant, c’est de se voir comment a été vandalisé un projet de construction d’une raffinerie qui devrait recruter 300 jeunes, et contribuer au développement socioéconomique de ce village où les populations essentiellement jeunes croupissent dans la misère. Et se livre à des activités de débauche. Boire le whisky frelaté, le whisky de fabrication artisanale (Arki), fumer des joins. Triste.
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal L'essentiel du Cameroun