CANTON AKWA

Le Préfet du Wouri, Benjamin Mboutou a présidé le mardi 15 mars 2022 à la salle de fête d’Akwa aux consultations aux fins de la désignation du nouveau Chef supérieur des Bonambela. Une cérémonie émaillée de contestations.

La bataille pour la succession au trône du King Akwa a connu son épilogue le mardi 15 mars 2022 au cours de la cérémonie de désignation du Chef supérieur du Canton Akwa. Elle a été couronnée par la désignation très contestée du Dr Louis Din Dika Akwa, comme nouveau roi des Bonambela. Présidée par le Préfet du Wouri, Benjamin Mboutou, la cérémonie a été très courue par les autorités traditionnelles du Ngondo qui venaient accueillir le successeur de feu S. M. Din Dika Akwa III décédé le 8 décembre 2020 dont le fauteuil était resté vacant, mais aussi des populations fortement mobilisées et sur le pied de guerre. Tant, il y avait deux camps qui se battaient depuis la mort du 11è roi des Akwa. Une bataille dont la difficile médiation, jusqu’aux obsèques organisés le 25 septembre 2021, avait conduit au report de l’arrestation traditionnelle du successeur au trône.

Depuis la désignation du nouveau Chef supérieur du canton Akwa, en la personne de S. M. Louis Din Dika Akwa, fils du défunt chef Din Dika Akwa III, des voix de contestations se sont fait aussitôt élevées pour accuser le Préfet du Wouri avec la complicité de certaines élites dudit canton et des autorités traditionnelles Sawa d’avoir imposé un Chef qui n’est le choix du collège électoral qui se recrute parmi les différents notables représentant les 20 villages du Canton Akwa. En effet, la notabilité de Bonaléké, de la famille régnante Bonadika Mpondo Akwa conduit par le Premier notable, Mpondo Dika Akwa Frantz, qui avait en août 2021 pris au dépourvu la communauté Sawa en faisant dévoiler par des journaux le Prince Ngando Ebongue Akwa Jean Pascal, alias « Kalou », 58 ans comme étant le nouveau Chef supérieur du Canton Akwa chois par la famille régnante crie au scandale.

Dans un communiqué devenu viral sur les réseaux sociaux, le Premier notable Mpondo Dika Akwa Frantz déclare : « La famille Bonadika appelé a exercé le commandement traditionnel dans le Canton Akwa et les notables Bonaléké-Akwa coutumièrement compétent pour la désignation du Chef supérieur du Canton Akwa informe les Bonambela, le peuple Sawa et l’ensemble de l’opinion publique nationale que Monsieur le Préfet du Wouri a procédé ce jour, 15 mars 2022, aux consultations en vue de la désignation du nouveau chef des Akwa. Ces consultations ont connus de nombreuses entorses tant sur la forme que dans le fond et se sont transformées en une honteuse mascarade orchestrées par le Préfet du Wouri, Monsieur Benjamin Mboutou». Et de poursuivre : «Les us et coutumes du Canton Akwa ont été foulées au pied.  Le Préfet n’est pas venu procéder à des consultations, mais imposer un Chef aux Akwa, communauté historique du pays ».

On apprendra des contestataires qu’au cours de cette pseudo-consultation, la famille Bonadika et le Prince Ngando Ebongue Akwa Jean Pascal, fils de l'avant dernier Chef supérieur du Canton  qui a précédé feu S. M. Din Dika Akwa III était le petit-fils du Roi Dika Mpondo Akwa, signataire plénipotentiaire du Traité Germano-camerounais du 12 juillet 1884, qui cédait la souveraineté, la législation et l’administration du territoire nommé Cameroun, à la firme allemande Woermann et Johannes Voss,  « choisi par ladite famille et dont le choix a été entériné par les notables Bonaléké n’ont même pas été autorisés à entrer dans la salle, alors que le tapis rouge était déroulé au candidat manifestement choisi d’avance par l’administration ». Et de confier que le Canton Akwa est désormais plongé dans un bicéphalisme, avec un Chef supérieur reconnu par la famille régnante selon les us et coutumes et un Chef supérieur reconnu par l’administration et ses affidés.

Tout compte fait, pour l’Assemblée traditionnelle du peuple Sawa, c’est S. M. Louis Din Dika Akwa qui est désormais reconnu comme le nouveau King Akwa. Agé de 42 ans, marié et père de deux (02) enfants, il est médecin épidémiologiste ayant travaillé pour le gouvernement canadien. A son retour au Cameroun, il a occupé plusieurs poste de responsabilité, tels que Médecin chef de l’hôpital de District de Limbe; Chef de Division de la Brigade de Santé à la Délégation Régionale de la Santé publique du Littoral, et par ailleurs a été consultant pour plusieurs laboratoires, l’OMS et l’Unicef à travers la firme Sabin Vaccine Institute.

Mathieu Nathanaël NJOG

L'article a été publié dans le journal L'essentiel du Cameroun

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