Le plaidoyer des femmes de la Mairie de ville de Douala
11 mars 2022CELEBRATION JIF 2022
La célébration de la 37è édition de la Journée Internationale de la Femme par la gente féminine de la Communauté Urbaine de Douala a donné l’occasion de porter un plaidoyer pour porter à 40% de l’effectif des femmes aux postes de décision.
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La mobilisation des travailleuses de la Communauté Urbaine de Douala (CUD) était forte le 08 mars 2022 à la place de Besseke de Douala pour l’apothéose de la célébration de la 37è édition de la Journée Internationale de la Femme (JIF) 2022. Conduite par la 4è adjointe, Mme Marie Dine Adzogo, les femmes de la CUD ont pendant une semaine organisée une série d’activités, avec entre autre la caravane de sensibilisation contre les violences sexistes, l’organisation du tournoi de la marche sportive, et de la table ronde sur le thème national : « Égalité homme - femme, aujourd'hui pour un avenir durable » doublée d’une foire gastronomique organisée à la salle de fête d’Akwa le lundi 7 mars 2022. Cette double activité phare de cette célébration a été présidée par le Maire de la ville, Roger Mbassa Ndiné en compagnie de tous ses adjoints. Elle était aussi auréolée par la présence de l’épouse du préfet du Wouri, Mme Mboutou Huguette qui conduisait la délégation composée des épouses des six sous-préfets que compte ce département. A l’occasion, la foire a permis de mettre en exergue les saveurs culinaires des dix régions du Cameroun qui seront dégustés pendant le cocktail.
Mais avant, le riche panel constitué de : la Délégué régionale de la Promotion de la Femme et de la Famille du Littoral, Mme Isabelle Lafortune Makota ; la Délégué régionale de la Décentralisation et du Développement local du Littoral, Mme Peka'a Nsangou Oummi-Ani épouse Piana Malla ; la Conseillère Technique N°1 de la CUD, Nana Sundu Annie Brigitte ; la Conseillère Technique N°2 de la CUD, Jeanne Aimée Léontine Njapndounke ; et l’Inspecteur technique de la CUD à la retraite, Sena Mouelle Marcelline a animé la table-ronde sur le thème national de la célébration. Le tout sur la modération de Mme Kingue Lengue Else, ci-devant, Chef service de la Coopération et la Coordination du Point focal genre à la CUD, Mme Julienne Essoka Mbango ci-devant Directeur des services généraux et du patrimoine. Après avoir fait un bref historique de cette célébration de la Journée Internationale de la Femme (JIF), et un rappel des déclarations et conventions ratifiées par le Cameroun, ainsi les textes nationaux à l’instar de la constitution qui régissent l’égalité entre les Hommes et les Femmes, les panélistes vont entretenir le public sur la notion de l’égalité homme-femme, le rôle à jouer dans l’optique d’un développement durable, la contribution et le rôle que les femmes peuvent jouer dans les collectivités décentralisées et l’évaluation de la situation de la femme manager à la CUD.
Des promotions méritées et non fantaisistes des femmes
Si les panélistes étaient toutes unanimes que l’égalité homme-femme ne doit pas être perçue sur le prisme d’une égalité physique, mais sur le prisme d’une égalité de chances et d'opportunités, elles vont rappeler que pour un développement durable, il est important au regard des conséquences des changements climatiques que nous subissons tous de sensibiliser les femmes et surtout les femmes rurales sur la préservation de l'environnement pour ne pas être un facteur de dégradation de la nature. Pour finir, un plaidoyer sera porté sur la représentativité de la femme dans les différentes sphères de la CUD afin qu’il soit porté pour le moins à 40% de femmes pour 60% d’hommes. La cartographique entre 2015 et 2021 montre qu’au niveau des organes délibérants, il y a 66 Grands conseillers pour 49 hommes contre 17 femmes, au niveau des inspecteurs, les trois postes sont occupés par les hommes, au niveau des directeurs, sur les 25, il y a 17 hommes pour 9 femmes, au niveau des Directeurs adjoints, il y a une femme pour 9 hommes, au niveau de sous-directeurs sur les 57, il y a 32 hommes pour 25 femmes, au niveau des chefs de services, il y a 165 postes pour 84 hommes contre 81 femmes ; au niveau des chefs de service adjoint sur 75 postes, il y a 44 femmes pour 31 hommes ; et au niveau des chefs de bureau sur 182, il y a 116 hommes contre 66 femmes.
Ce qui suscite des questions suivantes : - Est-ce un choix de recrutement sexiste ?, - Est-ce du fait de la rareté de la qualification professionnelle féminine ? S’il est vrai qu’une étude comparative des postes de responsabilités montre que de 2015 à 2021, il y a eu une évolution du taux des responsabilisations des femmes qui est passé de 36% à 44%, il reste que le gap reste significatif. Pour conclure que la part belle est faite aux hommes. Toutefois, Mme Sena Mouelle Marcelline de préciser qu’«Il n’y a aucun mérite à être promu sans être à sa place. Cela expose à la perte de liberté ». Dans la même lancée, le Maire de la Ville de Douala, Roger Mbassa Ndinè va nuancer : «Il faut tenir compte des réalités ». Et d’ajouter que « Si on peut constater que les femmes sont nombreux dans les postes de responsabilité au bas de l’échelle, cela augure que dans les années à venir, elles seront plus nombreuses dans les postes de responsabilité de sous-Directeurs ». Toutefois, les femmes ont reconnu qu’il faut veiller sur l’orientation scolaire de la jeune fille vers les filières technologiques et promouvoir le renforcement des capacités pour celles qui sont déjà en entreprise. Et de soutenir que la nation d'égalité doit être une culture qu'on doit inculquer aux enfants des deux sexes dans les familles et depuis le bas âge.
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal L'essentiel du Cameroun
REACTIONS
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Isabelle Lafortune Makota,
Délégué Régional MINPROFF du Littoral
L’approche genre est une question transversale, bien que le Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille porte le leed, c’est une prescription gouvernementale du Chef de l’Etat que tous les ministères intègrent et institutionnalisent. Il s’agit dans ce contexte-là de permettre aux hommes et femmes de participer au même pied d’égalité et d’équité au développement de notre nation. Cela commence dans notre famille par l’éduction du petit garçon et de la petite fille qui doivent être socialisés et éduqués de la même manière pour que les deux grandissent avec un esprit d’égalité. Nous arriverons ainsi dans une société où règne l’harmonie entre les hommes et les femmes.
En revenant sur le thème, il s’agit de permettre aux hommes et aux femmes de marcher ensemble pour barrer la route aux effets du changement climatique. Nous assistons tous à cette chaleur intense, à la rareté de nos ressources naturelles et au désert qui gagne du terrain et nous devons tous nous mettre ensemble pour combattre les effets néfastes sur l’environnement.
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Mme Fofié Minette,
épouse du Sous-préfet de l'Arrondissement de Douala 1er
La contribution des femmes des autorités administratives du Wouri était tant physique que financière parce que nous avons voulu soutenir cette initiative prise par les dames de la Communauté Urbaine de Douala et cela n’arrive pas tous les jours et lorsqu’il nous arrive de soutenir une œuvre caritative nous ne pouvons qu’être fières de la faire.
Sur le thème, il faut reconnaître que certes l’égalité est ce que recherchent les femmes depuis belle lurette, mais nous les amenons toujours à ne pas confondre les choses. Parce que l’égalité en tant que telle, n’enlève pas que l’homme a toujours été le père de la femme, son protecteur, et lorsqu’on parle en terme d’égalité ce n’est pas pour que la femme aille à la maison faire le bras de fer avec leur époux. On parle d’égalité en termes de développement. Après cette célébration que les femmes continues d’assurer leur rôle d’épouse et de mère.
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Sena Mouelle Marcelline,
Inspecteur technique/CUD à la retraite
Je pense que le Maire a une oreille attentive. Je crois que les femmes ne doivent pas attendre qu’on leur fasse des cadeaux qui vont satisfaire les statistiques. Qu’on mette en avant la bonne personne à la bonne place pour servir la ville de Douala. Il ne faut pas qu’on clôture les dossiers à la place du défilé. Au contraire, le défilé doit nous apporter de l’énergie pour continuer le combat l’année suivante