FINANCEMENT DE l’ECONOMIE

Le Ministre des Finances, Louis Paul Motaze l’a annoncé le 17 février 2022 à Douala au cours d’une cérémonie de présentation du plan de financement de l’Etat à travers le marché financier et le marché des titres publics de la BEAC. Il est en concurrence avec ses homologues Gabonais et Tchadien qui sollicitent les mêmes investisseurs

La cérémonie de présentation  du plan de financement de l’Etat du Cameroun s’est tenue à l’hôtel Krystal de Douala, le 17 février 2022. La rencontre a rassemblé tous les acteurs de l’économie camerounaise. A l’occasion, le Ministre des Finances (MINFI), Louis Paul Motaze a annoncé qu’il a reçu une habilitation du Président de la République pour recourir à un emprunt obligataire sur le marché financier de la sous-région (BVMAC) pour un montant de 200 milliards FCFA sur le plafond de 350 milliards Fcfa fixé par la loi de finance de l’exercice 2022. Le reste des 150 millions Fcfa seront levés à travers des émissions d’obligations du Trésor assimilables (OTA) sur le marché des titres de la Beac. Le Minfi va expliquer que ces fonds vont permettre de financer des projets d’infrastructures contenus dans la loi de finances de l’année 2022.

Seulement, il n’est pas seul. La course au marché financier sous-régional bat son plein avec une forte sollicitation des investisseurs camerounais par plusieurs autres pays de la CEMAC. C’est ainsi que le Ministre camerounais des Finances a été précédé dans la capitale économique par une délégation de l’Etat gabonais en mission commandée à l’effet d’aguicher les investisseurs camerounais dans le cadre du plan de financement du budget de l’État pour le compte de l’exercice 2022. Le Gabon envisage de lever une enveloppe de 736 milliards FCFA. Les émissaires du Président Ali Bongo ont dit toute leur reconnaissance aux investisseurs installés au Cameroun qui ont souvent souscrit jusqu’à 70% des fonds que le Gabon a mobilisé sur le marché de la CEMAC.

Quelques jours avant, la mission gabonaise, c’est le Ministre des Finances et du Budget du Tchad, Tahir Hamid Nguilin qui a conduit une forte délégation à Douala. Il est venu pour une opération de charme afin de solliciter les investisseurs de la place boursière installés dans la capitale économique camerounaise, à souscrire à l’appels de fonds que le gouvernement tchadien envisage de lancer sur le marché financier sous-régional, au cours de cette année 2022. Pour Louis Paul Motaze, la dette qu’en ainsi contracter le Cameroun vise entre autre à permettre l’exécution du Plan présidentiel de reconstruction du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l’Extrême-Nord. Ainsi que le lancement effectif de la couverture santé universelle et les projets liés au plan triennal.

Au regard de la récession économique mondiale et particulièrement de la sous-région Afrique centrale affecté par la baisse des cours de matière première, des ravages des crises sécuritaires et aujourd’hui de la crise sanitaire liée à la pandémie du Covid-19, les pays de la CEMAC en général et le Cameroun en particulier recours depuis 10 ans aux opérations d’emprunt sur le marché financier unifié. Une option délicate sur laquelle le Cameroun a réussi à asseoir une crédibilité en assurant les remboursements à échéances prescrites. Les derniers en date, sont les remboursements effectués l’année dernière d’un montant de 2 998 milliards de FCFA sur les 3 036 milliard de FCFA levés. En outre, il se susurre que le Cameroun va aller pour la deuxième fois sur le marché financier international pour tenter de lever auprès des investisseurs internationaux la somme de 450 milliards FCFA à travers l’émission d’un enrobond (obligations publiques émise en devises). A cet effet, le Président de la République, Paul Biya aurait via le Ministre d’Etat, Secrétaire général de la Présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, donné son accord.

Mathieu Nathanaël NJOG

Article publié dans le journal L'essentiel du Cameroun

 

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