ETO’O FILS SAMUEL

Après sa brillante victoire, le plus dur a commencé pour le nouveau président de la Fédération Camerounaise de Football. Satisfaire les espoirs que la majorité du peuple camerounais porte sur lui et satisfaire les promesses électorales contenues dans le projet-programme présenté aux acteurs du football.

La brillante victoire de Samuel Eto’o Fils à la présidence de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) le 11 décembre 2021 annonce une nouvelle ère et incontestablement nourrie de grands espoirs au sein de la majorité des 30 millions des Camerounais en général, et de la grande famille du football en particulier. C’est une lapalissade de dire que tous les projecteurs sont désormais braqués sur le nouvel exécutif de la FECAFOOT. Après l’euphorie de la prise de la « Bastille de Tsinga », la place est désormais au travail. Devant la nouvelle équipe dirigeante se présente de nombreux chantiers, Dieu seul sait qu’ils ne sont pas seulement nombreux, mais aussi gigantesques au regard du diagnostic qui est fait du fonctionnement actuel de la FECAFOOT et du football camerounais. De manière unanime, pour l’opinion publique, ceux sont deux grands malades, avec des sorts liés. Certains pensent même qu’ils sont à l’agonie. D’où l’urgence de leur appliquer une thérapie de choc. Dans son allocution, du président nouvellement élu de la FECAFOOT, Samuel Eto’o Fils a montré qu’il a conscience de l’immensité de la tâche qui l’attend. : «Je mesure l’honneur qui m’est fait et la tâche qui m’attend », a-t-il déclaré.

Par la suite, il va annoncer : «Dès demain, nous allons, nous mettre au travail ». Et lundi dernier, soit 48 heures plus tard, il a annoncé les couleurs. Il devra faire l’audit de la gestion administrative et financière de la FECAFOOT mais aussi de l’attribution des marchés de construction de l’hôtel 5 étoiles des sélections nationales du Centre Technique de la FECAFOOT à d’Odza dont les échos font état d’un chantier au rabais. Mais aussi, le chantier de construction du siège de la FECAFOOT engagé par le président Iya Mohammed, relancé après plusieurs années d’arrêt par le président Séidou. Lui qui annoncé aux employés que la gestion sera transparente et les bilans annuels publiés à l’intention du grand public. Mais aussi, il a invité les employés dès à présent à s’impliquer auprès du gouvernement pour la réussite de l’organisation de la Can Total Energies 2021 et garantir une meilleure performance des Lions Indomptables. C’est dire que le nouvel exécutif doit tout en accompagnant le gouvernement dans la réussite de l’organisation de la CAN Total Energies 2021 que le Cameroun abrite du 9 janvier au 6 février 2022, impulser une réforme de la gestion plus moderne et plus professionnelle des sélections nationales en général et des Lions indomptables en particulier qui entrent en stage préparatoire de cette compétition majeure continentale dès le 27 décembre 2021. Mais aussi pour leur garantir des performances meilleures.

A cet effet, ils sont attendus sur deux rendez-vous importants. La prochaine Can et les barrages qualificatifs de la Coupe du monde Qatar 2022 où aucun échec n’est permis. Il en est conscient. Il a d’ailleurs affirmé au soir de sa victoire que : « A ceux qui m’ont donné leurs votes, je fais la promesse de donner le meilleur de moi-même pour que notre drapeau flotte à nouveau dans les compétitions mondiales ». Pour cela, il devra pouvoir ramener certains joueurs qui ont pris les distances avec les Lions indomptables. Joel Matip et Nicolas Nkoulou,… Après ces deux rendez-vous majeurs, Samuel Eto’o Fils et son équipe sont attendus dans la relance des compétitions nationales et leurs arrimage avec le calendrier international. Dans cette perspective, il faudra déjà nommer ou titulariser le Secrétaire général qui est le patron de l’administration pour mener à bien ce chantier. Au regard de l’énorme tâche qui pèse sur cette fonction, il serait loisible de le faire assister d’un Secrétaire général adjoint chargé du développement et du suivi du football amateur en relation avec les Ligues décentralisées. Ce qui nécessite de boucler définitivement la question de l’organigramme de la FECAFOOT qui a un déficit en quantité et en qualité du personnel. Il faut aussi régler urgemment la question du différend Fecafoot-LFPC en rétablissant l’exécutif du Général Pierre Semengue pour achever, en toute tranquillité, au terme de la saison sportive 2021-2022, son mandat et passer pacifiquement la main. 

De même qu’en rassembleur, il est attendu dans la gestion humaine des différends sociaux en instance avec certains personnels. Soit en réhabilitant les employés qualifiés qui ont été licenciés par abus de pouvoir ou qui sont en situation de sanction fallacieuse. Mais aussi et surtout éviter les règlements de compte et privilégier l’évaluation par compétence. Last but de least, Samuel Eto’o Fils devrait engager la grande réconciliation de la grande famille du football camerounais notamment en entamant les négociations avec la faction des acteurs du football portée par Abdouraman, Hamadou Baba, les membres de l’Assemblée générale de 2009 et les plus de 500 clubs regroupés au sein de l’ACFAC. Eux qui ne cessent avec raison, d’engager des procédures judiciaires post-électorales devant les juridictions sportives pour dénoncer les violations flagrantes des textes en vigueur de la FECAFOOT lors de tous les processus électoraux organisés depuis 2013. La seule voie pour pacifier le football camerounais et permettre d’attirer les sponsors qui représentent la principale source de son financement. Car, la FECAFOOT devra à terme tendre plus ou moins vers une autonomie financière qui la conduira allégrement à s’affranchir du joug de l’Etat, du moins pour le financement des compétitions nationales.

Mathieu Nathanaël NJOG

Article publié dans le journal L'essentiel du Cameroun

 

 

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