Le Gicam fait reporter les assises à une date inconnue
15 déc. 2021CAMEROON BUSINESS FORUM 2021
La 12è édition de cette plate-forme d’échanges entre le secteur public- privé sur l’amélioration du climat des affaires que préside personnellement le Premier ministre, était initialement convoquée pour le mercredi 15 décembre 2021. A la suite du boycott du Gicam, il vient d’être reporté siné die.
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C’est officiel, le Premier Ministre, Joseph Dion Ngute a décidé du report de la tenue à une date ultérieure de la 12é édition du Cameroon Business Forum (CBF). Il était initialement programmée pour se tenir à Yaoundé le 15 décembre 2021, sur le thème principal « Les pistes de relance post Covid-19 » et des thématiques secondaires : « les mesures de soutien des pouvoirs publics à la PME pour la relance post Covid’ », « Le contenu local (made in Cameroon), gage de résilience et de développement inclusif », « Le financement de l’économie dans un contexte de relance post Covid ». Mais la principale organisation patronale du Cameroun, a annoncé sa non-participation. Les raisons portent sur la demande portée depuis l’édition 2019, la dernière tenue à Douala, pour une réforme profonde du CBF. Depuis lors, le président du Groupement Interpatronal du Cameroun (Gicam), Célestin Tawamba n’a raté aucune occasion ni devant les membres du gouvernement reçu au siège du Gicam ni les représentants des institutions internationales pour porter cette complainte des chefs d’entreprises et organisations socio-professionnelles. «Le Gicam plaide pour une réforme complète du Cameroon Business Forum (CBF) et son remplacement par une nouvelle plate-forme dont l’organisation et le mode opératoire ont fait l’objet des propositions patronales au Gouvernement. Afin qu’il ne s’agisse pas simplement de transformation cosmétique mais d’une véritable transformation dans le fond, la forme et la méthode », clame-t-il sans cesse.
Récriminations du patronat
Si dans le milieu des affaires l’on se félicite d’avoir réussir à faire réculer le gouvernement en reportant la tenue de cette 12è édition, il faut dire que les raisons officielles de ce glissement n’ont pas été données. Dans les pénates du Premier ministre, Chef du gouvernement, on évoque l’agenda très chargé du PM. Ce que ne veut pas croire les opérateurs économiques : « Comme si en convoquant cette édition de 2021, il n’avait pas vérifié son agenda. Ce qui ne l’honorerait pas », argue sous anonymat un chef d’entreprise. D’ailleurs, les mêmes sources annoncent une descente à Douala pour présider l’inauguration d’une nouvelle industrie brassicole : Brasserie Samuel Feyou (BSF) qui aurait nécessité plus de 200 milliards de francs CFA d’investissement. Mais pour le GIcam, outre la demande à une réforme profonde, il y a l’environnement actuel des affaires qui n’est pas propice au développement des affaires. « Cette pression fiscale annihile tous les efforts des chefs d’entreprises », déclare-t-l. Avec la situation actuelle marquée par la hausse généralisée des cours mondiaux des matières premières et l’explosion du fret maritime, le Gicam insiste pour dire qu’«il convient de repenser notre politique de commerce extérieur. Des choix courageux s’imposent ».
Rappelons que lors de la 10è édition en février 2019 le bilan n’était déjà pas reluisant. Le rapport présenté par le Secrétaire Permanent du CBF M. Moïse EKEDI, sur l’état de mise en œuvre des recommandations 2018, il ressortait un taux d’exécution global de 64%, soit 18 recommandations exécutées ou en cours d’exécution sur les 28 adoptées le 12 mars 2018. Au regard de ce taux d’exécution en baisse comparativement à l’édition 2017, le Président de la Chambre du Commerce, de l’Industrie, des Mines et de l’Artisanat (CCIMA), M. Christophe EKEN avait déploré le rythme de mise en œuvre des réformes. Il a appelé à une conjugaison des efforts pour relever cinq défis majeurs de l’heure qui sont, selon lui : - la diversification de l’économie et l’amélioration des capacités de production ; - la facilitation des procédures ; - l’amélioration des infrastructures d’appui au commerce ; - la promotion du made in Cameroon et la résolution des crises sécuritaires auxquelles le pays fait actuellement face. Pour sa part, le Président du GICAM, Célestin TAWAMBA, était revenu sur le contexte économique difficile dans lequel il se déroule tant pour les entreprises mais également pour l’Etat. En jetant un regard sur l’atteinte d’un Cameroun émergent à l’horizon 2035, il va relever les retards enregistrés notamment en termes de croissance, d’investissement et de développement industriel. Réclamant un redoublement des efforts pour passer des 4 800 milliards Fcfa actuels à une moyenne de 7 000 milliards Fcfa d’investissement sur les sept prochaines années.
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal L'essentiel du Cameroun