La Société de Recouvrement du Cameroun remplace le Cabinet Atou
16 nov. 2021ACTIFS RÉSIDUELS DES EX-ONCPB, ONPC ET REGIFERCAM
Après la suspension de signature et malgré quelques actions de recours en grâce auprès du Président de la République, le Ministre des Finances vient de sonner le clap de fin, en confiant le mandat de la gestion des actifs résiduels des ex-ONCPB, ONPC et REGIFERCAM à la Société de Recouvrement du Cameroun.
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Après la bataille épistolaire et irrévérencieuse qu’a entretenu Lazard Atou, Administrateur général du Cabinet Atou, chargé de la gestion des actifs résiduels des ex ex-ONCPB, ONPC et REGIFERCAM à l’égard du Ministre d’Etat, Secrétaire général de la Présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, au lendemain de la révélation qui a fait de lui l’auteur de la plainte au Tribunal Criminel Spécial (TCS) contre le Directeur général du Port Autonome de Douala (PAD), Cyrus Ngo’o, le gouvernement vient d’affirmer encore qu’elle a encore le contrôle de la gestion des affaires de l’Etat. Dans une correspondance datée du 11 novembre 2021, le Ministre des Finances, Louis Paul Motaze a décidé de transférer la gestion du patrimoine des actifs résiduels dont s’était accaparé le Cabinet Atou avec quelques complicités dans les hautes sphères de l’Etat à l’organisme public qui devrait réellement s’en occuper depuis des lustres. La Société de Recouvrement du Cameroun (SRC). «J’ai l’honneur de vous transmettre ci-joint, la décision donnant mandat à l’organisme dont vous avez la charge pour assurer la continuité des opérations de gestion et de la sauvegarde des actifs résiduels des ex-ONCPB, ONPC et REGIFERCAM », lit-on dans la correspondance adressée à la Directrice générale de la SRC.
L’épée de Damoclès planait depuis sur la tête du cabinet Atou. D’abord lorsqu’il aavit été instruit au Ministre des Domaines, des Cadastres et Affaires Foncières (MINDCAF) Henrié Eyébé Ayassi d’annuler tous les titres fonciers issus de ce patrimoine et vendus à des tiers. Et par la suite, lorsque la Ministre Délégué à la Présidence de la République chargé du Contrôle Supérieur de l’Etat (CONSUPE), Mme Rose Mbah Acha Formundam, s’était invité dans la danse en envoyant pour une énième fois ses fins limiers fouiner dans la gestion nébuleuse de ce patrimoine que le Cabinet Atou gérait quasiment en toute autonomie comme sa part du gâteau national qui lui avait été offert sous le Renouveau, engraissant au passage la patte à des organismes chargés d’y avoir un droit de regard. Au point de s’opposer même aux décrets présidentiels de rétrocession aussi de certains titres fonciers que des certains actifs résiduels, à l’instar du décret présidentiel de 2019 rétrocédant certains actifs résiduels au PAD. C’est le cas du Groupe de travail dirigé par le Premier ministère et dont l’huissier, en attente de charge Atou Lazard ne cesse de vanter les conclusions qui lui seraient favorables.
Soutenant que le Cabinet Atou a le mérite d’avoir revu à la hausse l’évaluation estimée des biens publics du patrimoine des actifs résiduels des ex-ONCPB, ONPC et REGIFERCAM qu’il a fait passer de 65 milliards FCFA en 2006 à sa prise de fonction à 285 milliards FCFA en 2020 au moment où ce patrimoine commence a suscité des appétits de certaines administrations gouvernementales. Certaines estimant la valeur de ce patrimoine a plus de 1000 milliards FCFA. Ce qui va même lui valoir une saisine du TCS via un rapport accablant qui va curieusement resté sans suite. La nouvelle descente du CONSUPE qui y séjourne depuis quelques semaines a dévoilé de graves irrégularités dans les opérations de la gestion du patrimoine des EX-ONPC, REGIFERCAM ET ONCPB. Ce qui va conduire le 5 novembre 2021, Mme le Ministre du CONSUPE de prendre une décision conservatoire de suspendre de signature et de toute prise d’actes Lazare Atou et annoncé l’ouverture du 10 au 24 novembre 202 des auditions, des locataires, des cocontractants du cabinet Atou ainsi que des occupants à quelque titre desdits actifs allant de la période de 2006 à 2021.
Lazare Atou ne va pas se laisser compter. C’est ainsi qu’il va essayer d’activer ses réseaux pour arrêter cette mission du CONSUPE comme il avait réussi à s’opposer à une mission d’audit de cette institution en 2019. Cette fois encore, il va entreprendre plusieurs actions, notamment la saisine du président du Tribunal administratif du Littoral le 8 novembre 2021 de deux requêtes. La première portant sur un sursis à exécution de sa correspondance du 17 septembre 2021 du CONSUPE relative à l’audit de la gestion des actifs des ex- ONCPB, ONPC et RNCFC et la seconde un recours contentieux en annulation de la même correspondance. Avant même qu’elle ne prospère, le MINFI a sonné la fin de cette récréation qui avait trop durée. En rétrocédant la gestion du patrimoine des actifs résiduels des Ex sociétés publiques que sont l’Office National de Commercialisation des Produits de Base (ONCPB), l’Office National des Ports du CAMEROUN (ONPC) et la Régie Nationale des Chemins de Fer du Cameroun (RNCFC).
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal L'essentiel du cameroun