Les ports africains veulent contribuer à la réussite de la Zlecaf
25 oct. 2021FORUM AFRICAIN DES PORTS
Douala a accueilli du 21 au 23 octobre 2021 la 3è édition du Forum Africain des ports. Un rendez-vous international des experts, partenaires, opérateurs et agences portuaires et maritimes. Il a permis de promouvoir la coopération Sud-Sud en vue d’approfondir l’intégration économique du continent.
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Placé sur le thème : «L’Afrique portuaire à l’aune de la Zone de libre–échange africaine», la 3è édition du Forum Africain des Ports (FAP) que la Cameroun a abrité du 21 au 23 octobre 2021 à Douala, avec le concours du Port Autonome de Kribi et du Port Autonome de Douala, s’impose progressivement comme le plus grands du genre en Afrique. Organisé par i-conférences, organisateur de forums économiques dédiés exclusivement au développement de l’Afrique avec un focus sur les pays de l’Afrique francophone, cette édition du FAP a réuni des centaines de participants représentant le secteur public et privé. Pendant trois jours, les experts des questions portuaires et maritimes venus d’Afrique et d’Europe ont échangé sur les tendances et les innovations qui impactent ce secteur en Afrique. A travers trois grandes conférences plénières, quatre Keynotes et cinq sessions d’innovation, organisés au cours de ce forum de portée internationale, les experts, les investisseurs, les partenaires, les Directeurs des ports, les autorités gouvernementales ont échangé sur les atouts qui font du secteur portuaire un outil de promotion de la coopération Sud-Sud en vue d’approfondir l’intégration économique du continent conformément à la vision panafricaine de créer un marché unique pour les marchandises, les services, et faciliter la circulation des personnes et des biens.
Le Ministre des Transports, Jean Ernest Ngallé Bibehe, qui a présidé l’ouverture de ce forum va faire remarquer que «L’Afrique est en effet très en retard en matière d’échanges intercontinentaux ». Ce qu’il va soutenir par des chiffres évocateurs : «Le commerce intra-africain ne représente que 15% du total des échanges sur le continent contre 67% pour les flux commerciaux intra-européens ». Avant de reconnaitre que « L’essor du commerce intracontinental aura un double avantage : attirer les investisseurs étrangers et créer des débouchés qui favoriseront l’industrialisation de l’Afrique par l’accroissement des chaines de valeur régionale ». Evidemment, au cours des différents exposés et débats, il a été question de jeter les bases prospectifs sur le rôle des ports africains dans la mise en œuvre et la concrétisation de la zone de libre-échange continentale (ZLECAF) dans un contexte économique incertain et notamment marqué par la crise sanitaire liée à la pandémie du Covid-19. Plus spécifiquement des sujets abordés ont permis entre autre d’entrevoir : - L’autorité portuaire comme l’épine dorsale du nouveau modèle portuaire et par ricochet d’envisager le renforcement de son rôle, de la doter de mécanismes institutionnels et d’une gouvernance adéquate qui lui permettront de mener à bien ses missions et atteindre ses objectifs. - L’avènement de la Zlecaf comme une opportunité qui va profondément marquer l’activité portuaire africaine et ses perspectives de développement. A cet effet, il a été convenu que le secteur portuaire est appelé à se réinventer pour devenir le moteur de cette dynamique continentale et réussir les énormes défis auxquels ce chantier titanesque fait face.
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D’autres sujets ont présenté : - la construction des Ports secs, ces terminaux intermodal directement connectés par route ou chemin de fer aux ports maritimes, comme une solution idéale pour faire face à la congestion des ports, la saturation de corridors ou encore l’encombrement des villes portuaires. Mais il est ressorti que leur développement souffre d’un nombre d’handicaps et de défis institutionnels, structurels et organisationnels. – La digitalisation comme un avantage compétitif indéniable permettant une meilleure efficacité opérationnelle, une amélioration de la compétitivité, une diminution des nuisances portuaires, un accroissement de l’attractivité, une réduction des coûts et de l’empreinte carbone, une traçabilité des marchandises sur le terminal… Au point de constater que si certains ports africains sont déjà très en avance en terme de digitalisation d’autres font encore face à d’énormes défis pour franchir le pas et devenir des « smart ports ». - le partenariat public-privé et les concessions portuaires comme une aubaine pour réaliser les ambitions portuaires de l’Afrique qui sont portées par des visions clairvoyantes dans l’émergence des ports nouvelle génération. Surtout dans un environnement où l’unanimité autour des PPP n’est toujours pas acquise et certaines zones d’ombre subsistent encore. Au sortir de ce 3è Forum Africain des Ports, on peut observer que le Cameroun à travers la Stratégie National pour le développement 2020-2030 (SND 20-30) est engagé dans un modèle économique qui a l’ambition de faire du secteur des transports un facteur de développement avec entre un accent porté sur l’aménagement des infrastructures portuaires à l’instar des vastes chantiers de transformation menés par les Directeurs généraux des Ports Autonomes de Douala et Kribi afin qu’ils deviennent des hub logistiques en Afrique centrale et des plateformes portuaires de référence dans le Golfe de Guinée.
Mathieu Nathanaël NJOG
Publié dans le journal L'essentiel du Cameroun