Le Cameroun et le Tchad se donnent une nouvelle chance de collaboration
25 oct. 2021CORRIDORS DOUALA/KRIBI - NDJAMENA
Le Ministre des Transports camerounais et la Ministre des Transports et de la Sécurité routière tchadienne se sont rencontrés à Douala le 21 octobre 2021 au cours d’une visite d’amitié et de travail visant au renforcement de la coopération bilatérale entre le Cameroun et le Tchad. Au menu, les problématiques des transporteurs sur le corridor Tchad-Cameroun.
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L’actualité est émaillée depuis quelques semaines par des grognes régulières des transporteurs des marchandises tchadiens et camerounais qui parcourent les corridors Douala/Kribi – Ndjamena. Leurs récriminations portent sur un nombre très élevé des postes de contrôle routier de la police et de la gendarmerie, ainsi que les tracasseries qui s’en suivent, la détérioration de l’état du tronçon, la lourdeur et le coût élevé des procédures douanières et portuaires que les opérateurs disent peu incitatives, le dysfonctionnement des stations de pesage, la stigmatisation dans la traque du phénomène de la double immatriculation des camions, la répression arbitraire des transporteurs camerounais sur le territoire tchadien,… Des frustrations qui représentent une menace pour les ports de Douala et de Kribi au regard des yeux de Merlin frit que les ports concurrents du Congo et du Bénin font au Tchad. Il ne fait de doute que la facilité du trafic sur le corridor entre Douala/Kribi et Ndjamena (1500 Km) constitue un atout sensé maintenir le Port de Kribi et le Port de Douala comme étant celui du transit import par excellence du Tchad. L’enjeu est énorme, tant la balance du commerce extérieur entre le Cameroun et les pays de l’hinterland pourrait être sérieusement impact. Les derniers chiffres publiés par le Port Autonome de Kribi (PAK) indiquent que le Tchad domine le transit import au port Kribi avec 68% du volume global des marchandises en transit.
Une préoccupation majeure pour les deux pays. Obligeant la nouvelle Ministre tchadienne des Transports et de la Sécurité Routière, Fatima Goukouni Weddeye à faire le déplacement du Cameroun le 21 octobre 2021 à Douala avec une forte délégation pour avoir avec le Ministre camerounais des Transports, Jean Ernest Massema Ngallè Bibehe accompagné lui aussi de tous les responsables des administrations concernées. La visite d’amitié et de travail dira-t-elle visait à renforcer les liens entre les deux pays, mais surtout aux fins de prendre des résolutions fortes et concrètes sur la problématique avancée par les transporteurs des deux pays. « Mettons en place des mécanismes forts et sortons des résolutions concrètes et efficientes pour régler ces problèmes qui prennent de l’ampleur dans les deux pays», soulignera Fatima Goukouni Weddeye. Car soulignera-t-elle, le Président Mahamat Idriss Deby est très engagé pour la lutte contre les tracasseries routières et le démantèlement des barrières anarchiques. Une volonté réciproque puisque son homologue camerounais Ngallè Bibehe a affirmé avoir lui aussi pris des initiatives urgentes en vue régler la situation. A l’instar d’une mission envoyée sur le terrain pour s’imprégner de la situation, faire lui-même la descente sur le corridor, adresser une lettre circulaire aux Gouverneur pour la levée des check-points non-conventionnels, et mettre sur pied un numéro vert.
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Au terme d’un échange houleux et constructif entre les deux délégations, il a été pris une série de recommandations visant à renforcer le cadre de collaboration entre les deux ministères. Entre autre : - la relecture de la convention routière entre le Cameroun et le Tchad qui date 13 avril 1998 ; - Gestion des GPS notamment au respect des délais de transit ; - Mise en place des dispositions transitoires qui vont intégrer les nouveaux itinéraires du Corridor à l’instar du nouveau corridor Kribi-Ndjamena; - La finalisation du système d’interconnexion du système informatique de la douane camerounaise et la douane tchadienne ; - La nécessite d’accélérer la procédure de relecture du code communauté de la route en zone CEMAC ; - Mise en place d’une structure de l’observatoire de la sécurité routière au Cameroun ; - Mettre un terme aux charges fantaisistes observés au niveau des ponts bascules ; - La nécessité de faciliter l’acheminement des marchandises vers les ports secs ; - La vulgarisation des numéros vert tchadien et camerounais ; - La poursuite des concertations entre les administration en charge des Douanes du Cameroun et du Tchad en vue de régler les questions douanières; - Envisager une séance de travail entre le BGFT et le BNFT dans le cadre de la délivrance de la LVI ainsi que du partage équitable du fret ; - la prise en compte des doléances des transporteurs camerounais qui feront l’objet d’une attention des autorités tchadiennes ; - La nécessité de porter les doléances liées aux difficultés rencontrées dans les deux ports à l’autorité portuaire nationale ; La mise sur pied d’un Comité mixte chargé du suivi de l’exécution des résolutions.
Mathieu Nathanaël NJOG
Publié dans le journal L'essentiel du Cameroun