Après les obsèques du roi Din Dika Akwa III, le trône reste vacant
28 sept. 2021CANTON AKWA
A l’issue de la semaine d’hommage au King Din Dika Akwa III décédé le 8 décembre 2020 et clôturée par les cérémonies des obsèques officielles organisées le 25 septembre 2021, la désignation tant attendue du nouveau roi n’a pas eu lieu. Sous cape se livrent des batailles épiques dans la famille régnante.
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Le Gouverneur de la région du Littoral, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, représentant personnel du Chef de l’Etat a présidé le 25 septembre 2021 à la place de fête de la Besseke, les cérémonies de clôture des obsèques officielles de S. M. Din Dika Akwa III, 11è de la lignée et décédé neuf mois plus tôt à 76 ans. Plusieurs fois reportées, le canton Akwa qui est installé dans les arrondissements de Douala 1er et 5è ont fini par s’accorder sur la date afin de faire définitivement le deuil de leur défunt chef supérieur. Pendant, une semaine (du 20 au 24 septembre), il a été organisé plusieurs activités traditionnelles et culturelles digne de son rang et de son œuvre pour rendre à l’illustre disparu un vibrant hommage sur le thème officiel : « Rester c’est exister… Voyager c’est vivre ». Parmi la série d’activités, il y a eu des conférences-débats sur « l’homme et son œuvre », ce qui a permis au président du Comité d’organisation, Pr Guillaume Ekambi Dibongue, de rappeler que cette semaine d’hommage se situait au-delà d’une affaire du canton Akwa ou du peuple Sawa, pour être « l’hommage de la nation qui est rendu à ce roi » qui aura, pendant 19 ans de règne, conduit avec maestria aux destinés de sa communauté dans le concert des enjeux géopolitiques et stratégiques du Cameroun.
Il s’en est aussi suivi un concert religieux au temple Lotin’a Samè à Akwa, un hommage du Ngondo, une veillée au Mukanda (palais du King Akwa) et le « Mouasso », un rituel qui se caractérise par un périple très animé que des femmes mènent pendant plusieurs jours dans tous les 20 villages qui composent le canton Akwa, pour dit-on à la « recherche du roi » et s’est achevé la veille au Mbanya, la rivière sacrée des Akwa. La cérémonie des obsèques officielles a connu une forte attraction avec la présence d’un important parterre de personnalités, venues rendre un ultime hommage au défunt roi qui était avant son intronisation, Chef d’Agence de la BEAC Bafoussam. On peut citer entre autre le Ministre d’Etat, Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Laurent Esso ; le Ministre des Sports et de l’Education Physique, Narcisse Mouelle Kombi ; le Ministre du Travail et de la Securité Sociale, Grégoire Owona,… les chefs d’entreprises, Les chefs traditionnels du Ngondo et plusieurs de leur homologues venus des quatre coins du Cameroun. Après la séquence protocolaire solennelle marquée par les discours, celle traditionnelle d’invocation des ancêtres s’est déroulée dans le strict respect des us et coutumes Sawa.
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Elle a été conduite par le Secrétaire général du Ngondo, Pamphile Yobe et exécutée par des sociétés secrètes. Elle sera marquée par la sortie du cercueil du défunt roi que sont allés chercher dans la case sacrée des chefs traditionnels. Ce dernier acte des cérémonies qui devrait aussi être marqué par la présentation du successeur et nouveau roi du Canton Akwa a laissé plusieurs curieux sur leur faim. Le public se contentera du message des ancêtres qui sera communiqué, et dans lequel ils annoncent que la recherche du nouveau roi héritier de la famille régnante Bonambela se poursuit et est en bonne voie. Tout en rassurant que la désignation se fera dans les jours et mois à venir. Pour le moment, les dieux et les ancêtres vont nettoyer et purifier la terre et conduire les consultations afin de permettre à trouver le bon guide pour la communauté Akwa, mais aussi préparer le trône pour recevoir le nouvel héritier. C’est dire si tout ce temps sera mis en contribution pour apaiser les tensions nées des batailles de succession qui sont portées sur la place publique. On se souvient qu’il y a quelques semaines plus tôt, l’un des foyers de la famille régnante avait mis à contribution la presse pour annoncer le nom du pseudo successeur, pourtant rien n'a encore été décidé par les instances traditionnelles compétentes. Une pratique condamnée en son temps par le Ngondo, Assemblée traditionnelle du peuple Sawa. Toute la communauté Akwa attend impatiemment de voir la fumée blanche.
Mathieu Nathanaël NJOG
Articlé publié dans le journal L'essentiel du Cameroun