Bataille autour de la succession de feu S. M. Din Dika Akwa III
30 août 2021CANTON AKWA
Dans la perspective des obsèques officiels du Chef Supérieur du Canton Akwa, feu Sa Majesté Din Dika Akwa III parti le 8 décembre 2020, des camps se battent déjà pour la désignation de son successeur. Des manœuvres dolosives sont mis à contribution.
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Les obsèques officielles de feu Sa Majesté Din Dika Akwa III, Chef supérieur du Canton Akwa, 11è de la lignée, décédé le 08 décembre 2020 à l’hôpital général de Douala des suites de maladie à 76 ans, tardent toujours à être organisés. Les mesures gouvernementales de la lutte contre la propagation de la pandémie du Covid-19 continuent à freiner l’élan de cette communauté villageoise située au cœur de la ville de Douala à faire définitivement le deuil et à lui trouver un successeur. Déjà renvoyés au moins deux fois, les obsèques du King Din Dika Akwa III qui a passé 19 ans au trône, selon certaines indiscrétions pourraient avoir lieu du 20 au 25 septembre 2021. En prélude, une cérémonie sobre d’hommage au Roi Din Dika Akwa a été organisée du 20 au 26 août 2021 dans le Canton Akwa. Une cérémonie entachée par la parution dans certains médias courant la semaine 23 août 2021 l’annonce en exclusivité que « le nouveau King Akwa était déjà connu, en la personne de Jean Paul Ngando Ebonguè Akwa ». Avec en appui une interview de Dicka Dicka Mpondo Franck, présenté comme 1er notable que seul « le foyer Bonadicka était habilité à choisir le nouveau King Akwa ».
Une manipulation de l’opinion qui consistait à imposer, avec le concours de certains médias, leur fils comme le choix du Canton Akwa. Alors que rien n'a encore été décidé par les instances traditionnelles compétentes. Une pratique en violation des us et coutumes Sawa, qui voudrait que la désignation du nouveau Chef supérieur du Canton Akwa se fasse uniquement à l’issue de la tenue de l’arbre à palabre, seule instance traditionnelle réunissant tous les notables de cette chefferie. Une sortie qui a suscité une levée de bouclier à tel enseigne qu’il était annoncé dans les coulisses que plusieurs autres familles avaient aussi en réplique multiplié des actions pour positionner l’un de leurs fils. C’est ce qui a obligé le Ngondo, Assemblée traditionnelle du peuple Sawa de marquer leur indignation à travers un communiqué dans lequel on peut lire que : «Le Ngondo, Assemblée traditionnelle du peuple Sawa, garant de la tradition dudit peuple, exprime sa profonde consternation au regard des informations, relayée par voie de presse, faisant été d’une pseudo-désignation d’un nouveau chef supérieur au canton Akwa à Douala ».
Manœuvres peu orthodoxes
Le même communiqué précise que : « En conséquence, il tient à porter à l’attention de l’opinion nationale et internationale que le processus de désignation du successeur de S. M. Din Dika Akwa III, décédé le 08 décembre 2020 interviendra au lendemain de ses obsèques officiels, prévus du 20 au 25 septembre 2021 à Douala, dans le respect scrupuleux des us et coutumes Sawa ainsi que des lois et règlements de la République ». S’il est vrai que jusqu’à la médiatisation de ce positionnement pour la succession du Chef supérieur du Canton Akwa, une seule personne avait manifesté son intérêt de succéder au trône à savoir Ngando Ebonguè Akwa Jean Pascal, fils de l'avant dernier Chef supérieur du Canton qui a précédé feu S. M. Din Dika Akwa III était le petit-fils du Roi Dika Mpondo Akwa, signataire plénipotentiaire du Traité germano-camerounais du 12 juillet 1884 qui cédait la souveraineté, la législation et l’administration du « territoire nommé Cameroun » à la firme allemande Woermann et Johannes Voss. Sauf qu'entre temps, a surgit les candidatures de quelques personnes qui n'ont pas manifesté au départ leur intérêt pour le trône, parmi lesquelles, celle du fils du défunt Chef Din Dicka Akwa IIl. Candidature qui serait motivé dit-on par certaines élites tapis dans l'ombre.
Une situation qui vient compliquer la situation du camp de Ngando Ébonguè Akwa Jean Pascal qui s'entendait à un plébiscite de leur poulain. Obligé désormais de passer par une élection en l'absence du consensus dans la famille régnante Bonadicka. Consultation dont le collège électoral se recrute parmi les différents notables représentant les 20 villages du Canton Akwa. Voyant les choses ne plus aller dans le sens souhaité, le camp de Ngando Ebonguè Akwa n’aura pas trouvé d’autres voies de pression que de faire des publications médiatiques dans lesquels on présente leur poulain comme choix du canton.
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal L'essentiel du Cameroun