Le Sous-préfet soupçonné de complicité de détournement des redevances forestières
22 juil. 2021ARRONDISSEMENT DE YABASSI
Soupçon de distraction d’importantes sommes dans les comptes bancaires de la redevance forestière destinées au développement des populations de sept villages de l’Arrondissement de Yabassi. Le Sous-préfet Patrick Landry Adjedja mis à l’index.
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Il a été créé dans l’Arrondissement de Yabassi deux comités riverains de gestion des revenus des coupes de vente des licences N°0702116 et 0702122 pour l’ensemble des sept (07) villages (-Ndogpa, - Ndogtama, - Ndogbana, - Mboumkoua, Bekong, et – Nkongmalang) qui la compose. A cet effet, des comptes bancaires ont été ouverts à la SCB Cameroun où la société forestière, SEFECAM exploitant lesdites licences reverse les redevances forestières en vue de financer des projets de développement. Initiés par les Comités de développement des différents villages, ces projets sont soumis à la Mairie de Yabassi et à l’issue de leurs validations, des décaissements sont ordonnés pour leurs réalisations. Seulement, suivant un arrêté préfectoral, et comme de coutume en la matière, il est proscrit à tout établissement de crédit à procéder au décaissement des sommes dans lesdits comptes sans l’autorisation préalable du Sous-préfet de l’Arrondissement de Yabassi.
Seulement, les membres des différents Comités riverains de gestion à l’instar de S. M. Dibango Kotto Essome (représentant du village Mboumkoua) ; S. M. Eben Wonga Laurent, Chef du village Nkongmalang Bona-Wonga et Vice-président du Comité riverain de gestion de la coupe de vente N° 0702122 ; S. M. Mbella Ndjande, Chef du Village Mboumkoua et S. M. Djene Sengue Alain Marcel, Vice-Président du Comité riverains de gestion des revenus de la licence N° 072116, Yah-Nama Paul (représentant du village Ndogpa), S. M. Ndom Jean Pierre et S. M. Doume Joseph (membres) s’offusquent de ce que depuis l’installation de sieurs Mangolo Jacques, Président du Comité de gestion des revenus de la coupe de ventes de la licence N°0702116 et Pouna Gustave, représentant le village Timte et Président du Comité de gestion des revenus des coupes de ventes de la licence N°0702122 aucune assisse n’a été organisée pour présenter l’état des finances.
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Manoeuvres dilatoires des gestionnaires
L’unique assise faite est celle tenue en octobre 2020 par les Comités de gestion riverains des revenus de la vente de coupes de ventes au cours de laquelle, il a été arrêté le budget de fonctionnement des différents bureaux desdits comités, d’un montant de deux millions de francs CFA (2 000 000 FCFA) chacun. Et qui ont été aussitôt décaissés. Depuis lors, toutes les tentatives des membres de ces comités de gestion pour contraindre les présidents des différents bureaux de faire la lumière sur les retombées des redevances perçues ont été un échec. Il a fallu au Collectif des membres des différents comités conduit par des Chefs traditionnels de multiplier des démarches, qui les auront couté un montant de 2,5 millions francs FCFA, aussi bien auprès des autorités gouvernementales qu’administratives pour contraindre les deux présidents des comités de gestion de tirer les relevés des comptes bancaires. Ce qui va relever qu’entre le 1er octobre 2020 et le 20 mai 2021, différents mouvements de décaissements non justifiés ont été effectués pour un montant global de 20 millions de francs CFA et 22 millions francs CFA respectivement dans les comptes des comités de gestion des licences N° 0702116 et 0702122.
Obligeant, le Collectif des membres des comités de gestions conduit par les chefs traditionnels des comités riverains de gestion des revenus des coupes de ventes des licences N°0702116 et 0702122 d’ester devant le Tribunal de première instance de Yabassi, les deux présidents des Comités desdits comités de gestion, respectivement Mangolo Jacques et Pouna Gustave ainsi que le Sous-préfet de l’Arrondissement de Yabassi, Patrick Landry Adjedja. Pour éviter tout éventuel trafic d’influence, les requérants annoncent que ladite plainte sera dirigée vers la Cour d’Appel du Littoral pour un meilleur exercice de la justice. Les accusés bénéficiant de la présomption d’innocence, seule l’issue de cette procédure judiciaire va nous situer sur la culpabilité des uns et des autres ainsi que sur les montants exacts des sommes supposées détournées.
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal L'essentiel du Cameroun