Le chemin escarpé de la tentation réformiste de Modeste Mopa
26 juil. 2021DIRECTION DES IMPÖTS
Le jeune directeur général impressionne par la qualité et la constance de ses résultats : en 2017 encore, il devra faire mouche. Reste que le prix en est élevé ; le mécontentement grandissant de ses troupes.
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Dans la loi des finances 2017 récemment votée par l’Assemblée nationale et actuellement en attente de promulgation par le président de la République, l’administration fiscale a obtenu mission des pouvoirs publics, de faire rentrer, dans les caisses de l’Etat, quelques 160 Mds F. CFA supplémentaires de recettes non pétrolières, pour la prochaine année. Un accroissement des demandes qui procède d’abord d’une sorte de logique mécanique : depuis de longues années en effet, il est tenu pour acquis que le gouvernement en demande chaque fois toujours un peu plus aux Impôts, à l’extension d’une logique générale d’augmentation à égale façon de l’ensemble du budget de l’Etat, depuis au moins vingt ans. Une dynamique qui porte tout ou partie de l’éternel discours autour de « l’élargissement de l’assiette fiscale » que popularisa en son temps l’une des figures les plus emblématiques de l’administration fiscale des trente des dernières années, à savoir Polycarpe Abah – aujourd’hui misérablement jeté en prison, à la suite d’interminables et cacophoniques procès pour corruption.
Le gouvernement en demande donc toujours plus à l’administration des Impôts parce qu’il sait secrètement que celle-ci peut donner encore plus qu’elle ne l’a fait jusqu’ici. Il est en effet notoire que de très nombreux contribuables et activités échappent au fisc et que le même fisc ne s’est pas encore rendu capable (par technologie et vision du métier) d’adresser toutes les niches disponible de la manière la plus efficiente. Le cas de la taxe foncière – existante depuis toujours, mais réveillée seulement il y a seulement deux ans, à la suite de la mise en œuvre d’une réforme concernant principalement son mode de collecte – est, à cet effet parfaitement illustratif de toute une série de domaines qui, jusqu’ici, échappaient quasi complètement à ces hommes et femmes. En juste deux ans de remise en ordre, elle a pu rapporter en 2016 déjà pas loin de 5Mds F. CFA sur les presque 10 Mds F. CFA espérés en cas de collecte optimale auprès des personnes physiques et morales concernées. D’autres réformes participent de ce stimuli ; la dernière en date : le système de déclaration des marchés publics qui, lui aussi, selon des sources à l’intérieur de la Direction générale des Impôts, produit des résultats tout à fait spectaculaires, en juste quelques mois d’implémentation.
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Un travailleur calviniste
Tout cela est bien. D’un point de vue comptable, la Direction générale des Impôts a – surtout depuis l’arrivée de Modeste Mopa à sa tête, en juin 2013 – systématiquement surpassé ses objectifs de performance, de l’ordre de 13% en moyenne, annuellement. Ce qui représente, en termes de cumul, sur les quatre dernières années, une performance globale exceptionnelle de l’ordre de 75%, représentant un flux financier de l’ordre de 600 Mds F. CFA. Pour le dire plus simplement, depuis son arrivée à la tête de la DGI, monsieur Mopa a ramené dans les caisses de l’Etat, pas loin de 600 Mds F. CFA en plus. Un montant astronomique, qui en fait certainement – et cela, toutes catégories confondues – l’un des managers les plus efficaces et les plus productifs du Cameroun postcolonial ; ce qui n’est pas peu.
A son mérite, un goût du travail que ses collaborateurs décrivent comme calviniste, un caractère renfermé et quasi secret, qui le rend peu goûteux aux modes et fanfaronnades du temps qui passe, un exigence et un sens du détail relevant quelques fois du dogme fanatique et, de façon générale, une supériorité intellectuelle qui lui donne, presque toujours, une longueur d’avance ainsi qu’une claire idée des concepts, des outils et méthodes, des hiérarchies et priorités, ainsi que des formats d’action à entreprendre dans un monde complexe où tout va de plus en plus vite, de plus en plus loin. De façon incontestée, Modeste Mopa, un grand directeur général des Impôts, intelligence spectrale qui se faufile dans les arabesques du monde et l’inspecte derrière ses lunettes de chercheur vespéral, mémoire d’étoile finale qui comprend comme une flèche, parle comme trois livres et se roule dans une extraordinaire polyphonie de savoirs qui prend souche à ses propres expériences nationales et internationales pour se mettre en scène, de façon spectaculaire, dans un environnement généralement fort dépourvu de classe et souvent peuplé de beaucoup d’imbéciles et de quelques sots. Pour une administration fiscale camerounaise soumise aux dures lois de la mondialisation et exposée à la faible dynamisation de l’espace productif local, c’est là une grande chance, un tel homme.
Belle pioche donc, ce Modeste Mopa. Dont il faut pourtant s’attendre fatalement à une lente mais irrésistible décrue de la période faste et donc à une entrée en corrosion du modèle sur lequel il s’est furieusement construit. Cela d’abord pour des raisons macroéconomiques : les structures productives du pays vont mal (tout le monde le sait, et le sent), la confiance des ménages et des investisseurs est au plus bas (le dernier classement Doing Business a laissé le Cameroun dans le rang humiliant des 20 économies dans lesquelles il est plus difficile qu’ailleurs de faire des affaires), au moment même où le gouvernement tarde à faire savoir ce qui remplacera les « grands projets » (Lom Pangar, Kribi, Mekim, Memevele, pont sur le Wouri, entrées est et ouest de Douala) dans l’imaginaire de production de « l’émergence » (en décembre 2014, le président avait pourtant annoncé l’entrée en scène des projets dits de « deuxième génération » en 2015 ; lesquels, depuis, se font attendre)… Résultat : un ralentissement général de l’activité, dans tous les secteurs, qui ne vient que davantage aggraver une structure de gains de productivité trop faible, voire inexistante à cause, aussi bien de l’informalisation (75% de la population active), de la généralisation des fraudes de toutes sortes ainsi que de l’absence structurelle d’innovation (drame fatal des économies de rente).
Le fisc n’ayant pour autre nature que de s’adresser au réel, à ce qui se produit et transforme concrètement par les mains d’hommes et de femmes, il sera donc difficile, au cours des prochaines années, de continuer à faire du chiffre, sur une vaste étendue de tombes et vestiges d’entreprises et d’entrepreneurs décimés par le pessimisme et le désastre du marasme actuel. La structure fiscale de l’ensemble du pays est, tout le monde le sait, mortellement déséquilibrée : à peu près 250 entreprises constituent à elles seules près de 80% de l’ensemble des recettes fiscales du pays. Lesquelles, ponctionnées jusqu’à la moelle, se sentent d’autant plus lassées de porter à elles toutes seules la charge du financement des dépenses de 25 millions de personnes que la compensation qu’elles reçoivent de l’Etat, en termes de protection du périmètre d’activité économique national (trop de fraudes et de contrebandes) et de fourniture des biens publics de qualité (routes, électricité, infrastructures diverses de médiocre qualité) et d’incitations, n’est jamais assurée. Un contrat de dupes donc, où la justification morale et politique de la collecte de l’impôt se trouve questionnée, voire décrédibilisée, ce qui conduit la plupart de ces entreprises listées comme « grandes » (celles qui réalisent annuellement un chiffre d’affaires supérieur ou égal à 5 Mds F. CFA) à la perversité du modèle : optimisation fiscale, dissimulation d’activités, maquillage des comptes et autres tricheries généralisées, magouilles sur les prix des transferts. S’engage alors un pernicieux risque de rendements décroissants : la Direction générale des Impôts entrerait fatalement dans une zone grise où sa performance ne peut que décroître proportionnellement en rapport à ce qu’elle aura été durant les dernières années.
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Une économie en berne
Tout cela rend étonnantes, pour le moins, les hypothèses de croissance que le gouvernement a formulées pour en 2017, de l’ordre de 6%. Cela, alors que tous les indicateurs – notamment, ceux du FMI – lui annoncent l’évidence d’une régression du PIB sur un profil de 4% au plus, sur la même période. Une sorte de fuite en avant d’autant plus perturbatrice que, à l’intérieur de la même équipe de ministres, tout le monde ne semble pas jouer sur la même gamme : alors que la personne en charge de l’Economie assume clairement que la tendance de 2017 sera très certainement baissière, celui des Finances (et sur cette lignée, le Premier ministre, devant les députés) spécule sur deux points de plus. Qui croire ? Par-delà ces conjectures, pour les Camerounais comme pour nombre de cadres au sein de l’administration fiscale, il ne faut pas se voiler la face : l’on va fatalement assister à un tassement inexorable des recettes. Incertain donc que l’objectif des 160 Mds F. CFA sur l’année soit atteint et que Modeste Mopa se présente à la fin de la période avec la photographie iconique de l’inusable stakhanoviste qu’il a fini par paraître aux yeux de Paul Biya.
Ensuite, question plus importante : l’homme va se retrouver confronté à la difficulté, voire à la violence de la dualité sur laquelle il s’est installé ; celle d’un fétichiste des chiffres, de la « performance », qui choisit donc, par cette voie, d’être un grand manager, plutôt qu’un grand leader. Grand manager : celui qui veut absolument atteindre des résultats, presque pour sa gloire personnelle, sans jamais se soucier du coût humain sur le passage. Car, sur cette grammaire, il faut dire que l’ensemble des réformes instituées depuis le départ par monsieur Mopa se trouve une obsession : réduire, voire supprimer les points de frictions qui faisaient intervenir l’homme sur la procédure fiscale et donnaient donc aussi bien au contribuable qu’à l’opérateur du fisc, matière à transactions maffieuses. La démarche a donc été de tout automatiser, de situer la réflexion sur un éloignement de inspecteurs et autres contrôleurs de toute intervention directe dur le terrain. Dans l’atmosphère de destruction généralisée de la qualité de service public dont la corruption est l’emblème (et le besoin presque passionnel que cela génère dans l’opinion pour de nouvelles figures de réalisation de l’intérêt général), cela ne pouvait évidemment que résonner pour du bon.
Le Cameroun et les Camerounais tenaient là un homme providentiel, capable, presque par lui tout seul, de redresser les torts faits durant de longues décennies à l’administration. L’un des secrets de sa réussite réside donc incontestablement dans cette âpreté et cette habileté qu’il a eues à « fermer les portes », à « boucher les trous », à briser la figure imparable et pétulante de l’inspecteur des Impôts. Les fonctionnaires de ce corps sont, de ce fait, presque (enfin) devenus des fonctionnaires comme les autres, dépouillés de l’ostentation, de la morgue de la « grande vie » et d’une part du cynisme conquérant que leur a légué le passage de Polycarpe Abah à leur sommet, à la fin des années 1990. Modeste Mopa, fort instruit sur les méthodes et les formes de déploiement au sein desquelles il a lui-même été moulé, s’est donc acharné comme personne ne l’avait jamais fait avant lui, à ramener ses amis d’hier à une dimension des plus raisonnables. Conséquence : on parle plus des Impôts, et un peu moins des Inspecteurs des Impôts. Ce qui procède d’un véritable renversement de perspective.
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Celui qui empêche les gens de « manger »
Mais il s’avère que l’affaire soit beaucoup plus compliquée qu’il n’y paraît à première vue. Car – et cela instruit sans doute de beaucoup sur l’une des rudes difficultés que semble éprouver le président Biya à lutter lui-même contre la corruption – se pose aux devants de la démarche de Modeste Mopa deux questions tant philosophiques, morales et qu’opérationnelles : 1- est-il possible de faire, tout seul, le Zorro de la lutte contre la corruption, dans une ambiance générale de gouvernance publique et dans un écosystème sociale où personne n’agit (réellement) de la sorte ? 2- Est-il possible d’ignorer l’ethos du Cameroun et des Camerounais où le « manger », la capacité des uns et des autres d’accéder à la « nourriture » est le tropisme anthropologique le plus structurant à ce que l’on peut nommer le fondement « culturel » du vivre ensemble (lire à cet effet l’ouvrage, « Implanter le capitalisme en Afrique », chez Khartala, 2011) ? En d’autres termes, est-il possible d’être un grand leader – ou, à minima, un bon manager – si, dans ce pays, on empêche les gens de manger, si on les réduit à la « famine » ou si, à tout le moins, leur perception est telle ?
Il faut le dire en effet : telles qu’elles ont été instrumentées, les réformes, le style personnel et les choix managériaux faits par Modeste Mopa, notamment sur les deux dernières années, ont engendré de grandes tensions au sein de son administration, une montée des frustrations – et parfois de la haine contre sa personne – à tous les étages. S’est donc créé le profil étrange de personnes qui travaillent pour le bien (et que tout le monde félicite pour cela) mais qui ne sont pas elles-mêmes fières de leur travail – du moins, qui ne s’en réclament pas outre mesure. Ce à quoi le jeune directeur général a jusqu’ici choisi de répondre de façon outrageusement snobe, en ignorant sans pitié les pleurs, les déchirements et les incantations des troupes qui l’accompagnent, aux confins de cet horizon. Dans son style personnel fait de distance, de froideur et d’imperméabilité à quelque forme d’empathie (on dirait même, une forme de cynisme raffiné et onctueux), Modeste Mopa s’est parfaitement et progressivement mis à dos tous ceux qui œuvrent à son succès et dont la contribution va davantage être nécessaire pour faire monter toujours plus, le niveau de performance de l’administration fiscale.
En poussant en effet le modèle de « l’homme propre » à son extrême presque caricatural, en affichant une forme de zèle au réformisme dont le socle morale est de fermer de tous les « trous » et ainsi, éviter à ses collaborateurs de « manger » comme ils le faisaient jadis, il créée – comme il faut bien s’y attendre – un tel mécontentement parmi ses troupes qu’il finit par les désinvestir à la grandeur du travail qu’ils accomplissent pourtant. Pour le dire simplement, aux yeux de beaucoup, aux Impôts, Monsieur Mopa est devenu impopulaire. Destin pour la moins paradoxal pour quelqu’un dont tout le monde reconnaît et admire la distinction. Juste que lui-même ne le sait pas – ou choisit de n’ignorer : son armée de 5 000 collaborateurs est mécontente – ce qui n’est pas bien pour lui, pour sa recherche de « performance », pour ses résultats, pour ses « chiffres » – parce qu’ils ont clairement le sentiment que la progression fantastique de l’ensemble de la Maison se fait à leur plein détriment. On va donc désormais y travailler sans enthousiasme, comme un chien battu. Dans les couloirs, les psalmodies fluettes de tous ces hommes et femmes humiliés, qui n’ont droit à rien, qui ne comptent pour rien, dont l’opinion et l’existence ne tient que pour de l’eau plate, tant qu’elles ne sont pas tendues vers les « chiffres ».
Grand manager, petit leader
Questions mortelles donc – qui sont à la fois, philosophiques, morales et, évidemment, fonctionnelles et qui, naturellement (pour les sciences du management) dépasse de très loin l’enjeu de la seule personne de Modeste Mopa : à quel point la « rigueur », le « sérieux » et la « bonne gouvernance » deviennent-ils des menaces fondamentales à la performance globale d’une organisation ? Jusqu’où faut-il « durcir » le jeu pour se montrer « manager intègre », « bon manager », « manager moderne » ? C’est d’ailleurs quoi, au fond, l’« intégrité », la « modernité » ? Qui en fixe la profondeur et les limites, dans une société aussi désorganisée, où le cadre de sens général est porté par le besoin – on dira, la nécessité – des gens de « manger » et de « faire manger » les leurs ? Est-il possible d’être un « bon manager » et a fortiori un « grand leader » dans la société camerounaise d’aujourd’hui si on ne laisse pas les autres avoir des marges, et donc « manger » et si, sur ce fil, on apparaît à leurs yeux comme « égoïste », « mauvais », « méchant », « sans cœur » ? Quelle quantité de « nourriture » faut-il donc donner aux gens et quelles procédures faut-il assumer pour le faire : la voie légale (les primes, la rémunération : choix de la Côte d’Ivoire) ou la voie informelle (la corruption : choix du Cameroun) ? Quelles frontières donner au leadership si ce leadership n’emporte pas l’adhésion puissante de ceux qui contribuent aux résultats (et donc, si leur « ventre » n’est pas rassasié) ? En clair, comment sera-t-il possible de continuer (pour Modeste Mopa) de faire travailler des gens qui se sentent coupés de leur leader, déconnectés de lui, humiliés par lui (puisqu’ils sont affamés) et tout juste ramenés à la masse informe de ceux dont on besoin pour accomplir les besognes les plus sommaires ? Héritant de la CRTV après des années de prodigalités bien connues de la part de son directeur général d’alors, Gervais Mendo Ze, Amadou Vamoulké avait été soumis aux mêmes dilemmes managériaux – et à des méthodes de gouvernance comparables à celles de Modeste Mopa aujourd’hui : « moderniser » la gestion, éliminer les zones de circulation de l’argent, « assainir » la Maison. Ce qui lui avait valu une hostilité sans fin d’une grande partie de ses troupes, incarnée dans ce que fut alors la furieuse « lettre des talibans », bruyamment inscrite dans une revendication équivoque : accéder, comme par le passé, à une grande part de « nourriture ».
Ainsi est-il dit : Modeste Mopa doit changer – rapidement – s’il veut s’assurer de la permanence de son modèle. Il doit changer pour englober auprès de lui, toutes ces voix contrariées qui, dans le système actuel s’estiment victimes d’une sorte de double peine : privées des mics-macs habituels du terrain et privées encore tant des gratifications financières que de la reconnaissance de leur patron. Car, comme le demandent désormais clairement certains : pourquoi continuer de mouiller le maillot, si l’accomplissement personnel obtenu de cet investissement est aussi médiocre ? Pour ainsi dire, les douze prochains mois de Modeste Mopa, plutôt que de courir après les 160 Mds F. CFA de plus que l’Etat lui a demandé de collecter, doit plutôt se consacrer à une chose plus essentielle : se réconcilier avec ses collaborateurs, s’afficher sur un profil moins carnassier, moins porté par sa gloire personnelle et plus tourné – en termes de proximité, parce que telle est aussi l’esthétique des grands – vers les autres sans qui, finalement, son triomphe ressemblerait à celui du général russe Zhukov pendant le siège de Stalingrad par la troisième armée d’Hitler durant l’hiver 1943, où plus de 500 000 soldats soviétiques furent abominablement massacrés et 600 000 autres faits prisonniers, au lourd prix de la résistance à l’invasion de leur pays. L’histoire a évidemment retenu de Zhukov qu’il est l’un des plus grandes figures de l’histoire militaire moderne – dans son pays, jamais officier n’a été autant décoré que lui – mais son triomphe fut lourd. Est-ce donc le choix que veut faire Modeste Mopa, à savoir : se hisser au sommet de la gloire, au prix des larmes, de la sueur et du sang de ses Hommes, silencieusement massacrés ?
Par Serge Alain Godong