OBJECTIF DE DEVELOPPEMENT DURABLE 7

La Commission économique pour l’Afrique a dévoilé, mardi 22 juin 2021, les conclusions d’une étude intitulée «Prix de l’énergie en Afrique : Transition vers une énergie propre pour l’industrialisation de l’Afrique». Des réserves inquiétantes.

Le septième objectif de Développement durable (ODD 7) est au centre des défis majeurs d’aujourd’hui mais aussi des opportunités de demain. Qu’il s’agisse de lutter contre le changement climatique bien sûr, mais aussi de développer les emplois, les logements, les connexions, la sécurité, la production de nourriture,... l’accès de tous à une énergie durable est essentiel. Cet ODD constitue indubitablement une opportunité pour transformer les vies, les économies et la planète. A l’initiative conjointe du centre africain pour la statistique (ACS) et de la Division du développement et des finances du secteur privé de la CEA dans le cadre d’une série ministérielle du Centre de surveillance des prix de la CEA, il a été organisé en webinaire le 22 juin 2021, une réunion ministérielle virtuelle. A l’occasion, la Commission Economique d’Afrique (CEA) a présenté les conclusions d’une étude intitulée «Prix de l’énergie en Afrique : Transition vers une énergie propre pour l’industrialisation de l’Afrique». L’étude indique que 600 millions de personnes en Afrique n’ont pas accès à l’électricité et 900 millions n’ont pas accès à un combustible de cuisson propre. Pendant ce temps, les taux d’accès à l’électricité dans 24 pays sont inférieurs à 50 %.

Le rapport Il en ressort que le Soudan du Sud comme ayant stagné ou inversé l’accès à l’électricité. Des pays comme le Nigéria, la RDC et l’Éthiopie enregistrent les plus gros déficits d’accès à l’électricité. Ceci parce que le rapport déplore le fait que l’Afrique repose principalement sur les combustibles fossiles et les biomes au lieu de diversifier son approvisionnement en énergie primaire, compte tenu de sa pléthore de ressources (renouvelables et non renouvelables). «Les ménages utilisent 86 % des biocarburants et des déchets d’énergie pour cuisiner, tandis que le secteur des transports consomme 78 % du pétrole. Le gaz naturel est principalement utilisé dans le secteur industriel». Le Chargé des affaires économiques de la CEA, Anthony Monganeli Mehlwana, va dans sa présentation déclare qu’«il est urgent d’investir dans les infrastructures électriques, de diversifier l’approvisionnement en électricité et d’adopter les énergies renouvelables modernes». Surtout qu’en termes de prix, il va ajouter que «le coût nivelé de l’énergie (LCOE) ou les centrales électriques fossiles sont plus chers» que l’éolien et le solaire.

 

Augmentation des investissements énergétiques

Exemple, l’éolien terrestre coûte 59 $ par MW tandis que l’énergie solaire photovoltaïque coûte 79 $ par MW. Pendant ce temps, la côte du charbon est de 109 $ par MW et le gaz naturel s’élève à 74 $ par MW. Plus encore, les coûts de production d’énergie sont élevés, les pertes de transmission et de distribution (18-25%) sont significatifs ce qui induit que les services publics doivent être constamment renfloués et des subventions mises en œuvre pour les utilisateurs. Et le rapport de suivi de l’ODD 7, de souligner qu’à ce rythme, l’Afrique n’atteindra pas les cibles de l’ODD 7 en raison d’un approvisionnement et d’un accès limités à l’électricité. Environ 40 milliards de dollars (environ 2 000 milliards FCFA) d’investissements par an sont nécessaires pour répondre aux besoins énergétiques du continent. Conséquence, l’étude recommande que les pays doivent fournir un environnement favorable pour attirer les investissements du secteur privé dans le secteur de l’électricité; appliquer des tarifs reflétant les coûts tout en faisant attention à une production efficace d’électricité pour réduire les coûts; et fournir des incitations et des mécanismes pour augmenter la part des énergies renouvelables dans les systèmes électriques.

Le webinaire a été l’occasion d’exhorter les ministres à jouer un rôle dans l’augmentation des investissements énergétiques et à prêter attention aux déterminants des prix de l’énergie, à la baisse des coûts de production et à la méthodologie de fixation des tarifs. L’étude souligne également la nécessité pour les pays d’introduire le gaz naturel comme combustible de transition pour remplacer le charbon et faciliter le déploiement complet des énergies renouvelables. A cet effet le Directeur du Centre africain pour la statistique (ACS), Oliver Chinganya, qui a animé la session déclare que «L’accès à une énergie bon marché et propre est une composante essentielle de la transformation et de l’industrialisation de l’Afrique». Et la Secrétaire exécutive de la CEA, Vera Songwe de souligner qu’’«Il est hors de question que l’Afrique progresse mieux si nous n’investissons de manière adéquate dans l’énergie et n’assurons pas un accès abordable pour tous».

Or les défis de l’ODD7 d’ici 2030 sont, de garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables et modernes, à un coût abordable ; d’accroitre nettement la part de l’énergie renouvelable dans le bouquet énergétique mondial ; et de multiplier par deux le taux mondial d’amélioration de l’efficacité énergétique. Le Directeur d’ACS déclare que « dans le contexte du déploiement et de la mise en œuvre de la ZLECAf, fournir aux économies un carburant abordable fait partie intégrante du soutien aux actions visant à accélérer la réalisation des Objectifs de développement durable et des Aspirationd de l’Agenda 2063 de l’Afrique». A cet effet le Directeur du Centre africain pour la statistique (ACS), Oliver Chinganya, qui a animé la session a déclaré que «L’accès à une énergie bon marché et propre est une composante essentielle de la transformation et de l’industrialisation de l’Afrique». Et la Secrétaire exécutive de la CEA, Vera Songwe d’ajouter qu’«Il est hors de question que l’Afrique progresse mieux si nous n’investissons de manière adéquate dans l’énergie et n’assurons pas un accès abordable pour tous»,

Mathieu Nathanaël NJOG

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